Présenté dans le Quartier des spectacles dès demain et jusqu'au 3 mars, Montréal en lumière accroît cette année ses projections extérieures, une spécialité que Laurent Saulnier, le vice-président programmation et production du festival, voudrait transformer en un concours pour les créateurs québécois, a-t-il dit à La Presse.

Le volet Projections architecturales a pris de l'importance pour Montréal en lumière quand le festival a quitté le Vieux-Port pour le Quartier des spectacles, surfaces murales oblige. L'an dernier, les organisateurs avaient confié à Geodezik (qui a travaillé notamment sur les spectacles de Shakira, Whitney Houston, Justin Timberlake, des galas Juno ou du Cirque du Soleil) le soin de créer une projection sur le mur de la Maison du Jazz. Ce fut finalement À propos de Stern, un film avec du contenu et une forme graphique soignée qui charma le public.

Cette année, après un appel d'offres auquel quatre compagnies ont répondu, c'est encore Geodezik qui créera au même endroit Abécédaire au carré, un spectacle différent présentant 26 sortes de courts-métrages reliés à un terme d'architecture. Projection tous les soirs à 18h30, 19h30 et 21h, sauf du 24 au 26 février.

Écran à 360°

Par ailleurs, la compagnie Turbine projettera un film immersif en continu intitulé Bloop sur le dôme RBC, l'énorme boule blanche installée en 2009 sur la Place des festivals et qui revient avec son écran de cinéma de 360º.

«Le sujet du film est l'eau dans tous ses états, dit Laurent Saulnier. Ce n'est pas un film didactique. Les gens pourront sentir des choses. On va plus loin dans l'immersion que ce qu'on a fait il y a quatre ans avec le film Yuga

Le dôme RBC sera aussi utilisé pour un jeu, Les ballons interactifs, et lors des soirées DJ avec la diffusion en direct d'images créées par VJ Video Girl, VJ Brille Brille et VJ Ma''.

Il y aura aussi une projection très ludique intitulée Totems exquis sur la façade du pavillon Kennedy aux heures paires, après la tombée de la nuit. Aux heures impaires, Le jour des huit soleils de Pascal Grandmaison se poursuit jusqu'au 2 mars.

Avec Totems exquis, créé par la firme gsmprjct°, les participants construiront des figurines projetées sur la façade.

Nuit blanche

Lors de la Nuit blanche, le 2 mars, une autre activité immersive et collective sera organisée. Conçue par les Torontois Robert Cram et Jaclyn Blumas, elle aura lieu sur le Parterre symphonique, au coin De Maisonneuve et Saint-Urbain.

«Comme c'est le 10e anniversaire de Nuit blanche, les deux artistes vont éparpiller 10 000 lumières DEL en forme de rondelles sur le parterre, dit Laurent Saulnier. L'installation sera éphémère car on veut que les festivaliers prennent ces rondelles et se promènent ensuite avec pour qu'il y ait des milliers de lumières DEL en ville cette nuit-là.»

Comme l'an dernier, Marc Tétreault et Jean Laurin, de Blue Hour Design, coordonneront le volet éclairage et projections. Le festival utilisera la zone occupée auparavant par le Spectrum (et que Laurent Saulnier appelle le Spectrou!) pour organiser une activité de dessins au laser projetés sur le mur blanc de la CSST situé au bord de la rue de Bleury.

«On veut développer ce volet projections avec une sorte de concours d'oeuvres interactives, dit Laurent Saulnier. On va réfléchir là-dessus pour que cela puisse voyager, par exemple à Lyon, le 8 décembre, pour leur Fête de la lumière, ou à Rome pour leur Nuit blanche. On vise plus des artistes que des concepteurs et on veut commencer avec nos créateurs montréalais, car c'est important que ce soit fait ici.»