Hier soir, La Presse a assisté à trois propositions offertes dans le cadre du festival Montréal complètement cirque. Résumé.

Les Minutes Complètement cirque

C'est grâce à ces courtes performances extérieures que le festival de cirque montréalais clame chaque année son existence. De petites explosions acrobatiques qui animent la rue Saint-Denis avant et après les spectacles en salle. Les fameux artistes «Minutiens», qui ont troqué cette année leurs costumes rouges contre des tenues zébrées, nous ont présenté hier soir trois numéros: de la jonglerie dans un cube de plexiglas, un solo d'équilibre juste devant la Grande Bibliothèque et un superbe numéro au trapèze ballant sur la pièce Sweet Travestite, tirée du Rocky Horror Picture Show, en pleine rue. Même si depuis neuf ans cette formule a fait ses preuves, on se prend à rêver à des manifestations acrobatiques qui pourraient nous surprendre autrement. À bon entendeur... Si vous êtes déshydratés, faites-vous servir une bière par les barbus du Cirque Alfonse qui font le service d'une terrasse temporaire jusqu'à dimanche.

Jusqu'au 15 juillet. À 18 h 30 et 21 h 30.

Phénix: en mode circulaire

À la suite de leurs performances, les Minutiens vous guideront vers la place Émilie-Gamelin. C'est là qu'est présenté Phénix, mis en scène par Anthony Venisse, celui-là même qui assure la direction de ce spectacle depuis le début du festival. Cette année, on a remplacé l'immense structure métallique par une piste de cirque circulaire placée au milieu du parc. Changement heureux, qui permet aux spectateurs d'entourer les artistes de cirque, qui comptent dans leurs rangs, rappelons-le, de nombreux élèves des écoles de cirque. «Plus que cendres, plus que poussière, renaître encore et encore.» C'est par ces quelques mots que débute ce spectacle extérieur, qui fait la place belle à la danse et à plusieurs disciplines, incluant les équilibres, la contorsion, le tissu aérien et les acrobaties au sol. Vu que la première d'Un poyo royo commençait à 20 h, nous n'avons pu assister à l'ensemble de la performance, mais c'était bien lancé. Si vous regardez bien haut dans le ciel, vous verrez aussi peut-être des fil-de-féristes qui traverseront le parc au-dessus de vos têtes. Presque jusqu'à la marquise du Da Giovanni.

Jusqu'au 15 juillet. À 19 h 15 et 22 h 15.

Photo André Pichette, La Presse

Un poyo rojo délectable

Nous sommes ici en présence de deux artistes argentins passés maîtres dans l'art du théâtre physique. Un poyo rojo, qui se traduit par «un coq rouge», est un spectacle sans paroles brillant que Luciano Rosso et Alfonso Baron jouent depuis près de 10 ans. Un croisement astucieux entre improvisations mixtes, combats de danse, charades et arts martiaux. Oui, je sais, c'est difficile à expliquer, mais finalement, tout est dans le titre. Imaginez des combats de coqs (au sens propre, comme au figuré) au cours desquels chacun tentera de dominer l'autre. Des jeux et des luttes, entremêlés de moments de séduction et de rapprochements improbables. Grâce à leur immense talent de mime, ces deux danseurs et comédiens, qui reprennent régulièrement leurs rôles de poulets (!), nous narrent de petites saynètes hilarantes et délicieusement absurdes. Attention: il faut être attentif pour ne pas en manquer une, parce que ça turbine vite dans leur tête. Pendant cette joute des corps qui n'en finit plus, Luciano et Alfonso syntonisent les stations d'une radio (des vraies stations d'ici en temps réel!), ajoutant une couche additionnelle à leurs numéros. Un spectacle aux codes universels, unique en son genre. L'une des belles surprises du festival. Courez le voir.

Au Centaur Theatre jusqu'au 14 juillet.

Photo André Pichette, La Presse