Le Néo-Zélandais Thomas Monckton est en tournée depuis deux ans avec son spectacle Le pianiste, qu'il présente à Montréal complètement cirque dès aujourd'hui. Du théâtre clownesque à son meilleur, selon les critiques européens.

Des années et des années d'étude sont nécessaires afin de devenir un bon pianiste. Il faut beaucoup de persévérance pour dompter l'instrument. Thomas Monckton a pris cette leçon au pied de la lettre. Dans Le pianiste, il fait face à un piano récalcitrant.

«Nous travaillons beaucoup ensemble, dit-il. Enfin, mon piano est ma contrepartie obstinée. Il se mêle de tout et me rend la vie plus difficile.»

Ce spectacle de théâtre clownesque est né d'une observation minutieuse de la beauté d'un piano à queue.

«J'avais un piano quand j'étais petit, mais je ne jouais pas au niveau que mon personnage pense atteindre quand il joue. Je me suis dit qu'il serait intéressant de créer un spectacle où l'on passe le plus de temps possible... à ne pas jouer du piano.»

On sent l'absurdité de la chose, mais Thomas Monckton parle plutôt de son grand respect pour les pianistes qui font carrière.

«Les attentes mises sur les succès d'un artiste sont énormes, des attentes qui ne sont pas toujours partagées par l'artiste, poursuit-il. Pour avoir du succès, celui-ci doit parfois faire des choses qui ne lui plaisent pas. Cela porte à confusion et j'essaie de jouer sur cette confusion dans le spectacle.»

Vie de cirque

Thomas Monckton a commencé très jeune à s'intéresser au cirque. Très vite, sa route a bifurqué vers le théâtre physique.

«Je viens d'un très petit village en Nouvelle-Zélande. Je suis allé à une école de cirque dans mon pays, puis j'ai étudié le théâtre chez Jacques Lecoq, à Paris, et j'y ai rencontré des Finlandais. Je suis allé en Finlande en 2007 et j'ai travaillé avec diverses troupes.»

Le pianiste est d'ailleurs une production de la troupe finlandaise Circo Aereo, qu'on avait vue ici avec le spectacle Petit mal en 2012.

Même si sa mère est canadienne, Thomas Monckton n'est jamais venu à Montréal à l'âge adulte. Il se dit très enthousiaste à l'idée d'y présenter Le pianiste.

Montréal

La réputation de Montréal comme ville de cirque contemporain, où toutes les fusions sont possibles, n'est plus à faire, ajoute-t-il.

«Ce que je trouve intéressant dans le cirque contemporain, c'est ce mélange des genres. L'art clownesque aussi se mêle bien à tous les genres.»

Le spectacle combine quelques acrobaties, des numéros aériens et «une approche très contemporaine de jongleries».

Et de l'impro. Son personnage de pianiste se promène parmi la foule et demande la participation du public.

«Ça m'a pris environ trois mois à le concevoir, mais le spectacle change encore. Il évolue puisque je fais beaucoup d'improvisation. C'est ce qui le garde frais et amusant à faire.»

À part ces apartés, ce solo de près d'une heure exige de son interprète une très grande forme physique.

«Je respecte énormément les artistes de cirque. J'aime travailler avec eux. Ils travaillent à un niveau technique très élevé et ce contexte me plaît. Je me sens parfois comme un athlète. Le pianiste ressemble à un sprint qui dure 55 minutes.»

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Au Théâtre Centaur (453, rue François-Xavier), du 3 au 9 juillet, dans le cadre de Montréal complètement cirque. Thomas Monckton rencontrera le public après la représentation du 4 juillet.