Anthony Venisse est un artiste de cirque qu'on pourrait qualifier de vétéran. Sympathique de surcroît. C'est lui qui conçoit les Minutes complètement cirque depuis cinq ans. Également lui qui a imaginé le spectacle extérieur Babel.

À l'École nationale de cirque de Montréal, d'où il est sorti en 2001 avec une spécialité en clown et en trapèze, il repêche de nouveaux talents pour le festival. Il a aussi mis en scène le spectacle des finissants il y a deux ans.

Bref, dans le milieu tricoté serré du cirque, à peu près tout le monde le connaît. D'où l'intérêt de voir le maître remonter sur scène. Pour voir aussi, après quelques années d'absence, de quel bois il se chauffe...

Ce spectacle clownesque solo, il l'a conçu en 2007 avant de le remanier pour la série actuelle.

Alors? Eh bien son personnage de concierge est assez intéressant et même plutôt rigolo, même si certains numéros, il faut bien le dire, sont un peu convenus et manquent d'originalité.

Ce concierge, qui souffre de solitude et qui rêve sans doute d'un monde meilleur, va se construire tout doucement un univers fantastique dans lequel il sera une vedette. Peut-être un pianiste. Ou un trapéziste, qui sait? En tout cas, il est prêt à réaliser tous ses fantasmes.

Comme tout bon clown qui se respecte, la performance d'Anthony Venisse est fondée sur ses maladresses. C'est bien ce qu'on aime des clowns, non? De les savoir plus empotés et plus cons que nous... Ça nous rassure hein? Grand bien nous fasse. 

Le concierge multiplie donc les gaffes et s'affaire à réussir ses ratages. Avec un succès relatif, certains numéros tombant un peu à plat. Il parvient à se démarquer dans certaines scènes, comme lorsqu'il tente de replacer ses mains à l'endroit en les revissant. Absurde, mais drôle. 

Notre homme de ménage vivra de grands moments de virtuosité aussitôt qu'il enfilera de petits chaussons de ballerine. C'est dans ces moments-là, et en faisant des pointes, monsieur, qu'il basculera dans un monde de rêve où il est à la fois talentueux et charismatique. 

C'est à ce moment, par exemple, qu'il prendra possession du piano pour nous jouer une pièce. Un segment divertissant, mais répétitif et beaucoup trop long. Heureusement, Anthony Venisse a une bouille sympathique et maîtrise les codes du clown. À défaut de nous surprendre, il sait se faire aimer... 

Le spectacle se termine par un numéro de trapèze. Simple, mais chouette. Un trapèze qu'on avait hâte de le voir saisir puisqu'il pendait au milieu de la scène depuis le début de la représentation. Bref, un numéro qui arrive un peu tard, mais qui conclut bien les rêveries de notre clown.  

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Au Quat'Sous jusqu'au 13 juillet.