Les granges semblent être de parfaits incubateurs de spectacles de cirque. Comme la famille Carabinier du Cirque Alfonse, qui a créé il y a deux ans son spectacle Timber dans la grange familiale de Saint-Alphonse-Rodriguez, la troupe de Québec Flip Fabrique a mis sur pied Attrape-moi dans l'inconfort douillet de la grange d'un ami à Portneuf, à l'ouest de Québec.

C'est là que Bruno Gagnon, Jérémie Arsenault, Francis Julien, Hugo Ouellet-Côté, Christophe Hamel et Jade Dussault, remarqués l'an dernier aux joutes d'Impro-Cirque, ont conçu ce premier spectacle de cirque théâtral, qui réunit leurs disciplines de prédilection : trampomur, hula-hoop, diabolo, ballons, barres russes, sangles et cerceau. Attrape-moi est une ode à leur amitié.

La trame narrative tient en quelques lignes: des amis d'école se retrouvent dans un chalet après s'être perdus de vue pendant 10 ans. Ces retrouvailles mises en scène par Olivier Normand sont le prétexte pour créer des moments festifs, avec de nombreux numéros de groupe, mais aussi des moments intimes, où chacun s'exprime individuellement. Acrobatiquement.

Quelques jours avant la création d'Attrape-moi à Québec, au mois de septembre dernier, Bruno Gagnon avait confié à La Presse avoir un objectif: se faire voir par les programmateurs de Montréal complètement cirque et entamer une tournée internationale à l'automne. Le voeu du directeur général et artistique de la bande des six est en train de se réaliser.

Montréal complètement cirque accueille cette année près d'une centaine de diffuseurs venus des États-Unis, du Mexique, du Brésil, d'Europe et même du Japon. Flip Fabrique en est conscient. «C'est vraiment génial, répond Bruno Gagnon, on est programmé dans la salle de cirque la plus hot de Montréal! Si on livre la marchandise, c'est sûr qu'il y aura des retombées.»

Au mois de janvier dernier, les six membres de Flip Fabrique ont été invités à participer au spectacle A Muse des 7 doigts de la main, à la Feria de Leon, au Mexique. «J'ai rarement eu la chance de côtoyer autant de bons artistes, raconte Bruno Gagnon. On a joué 3 fois par jour pendant 26 jours. C'était intense, mais on le referait n'importe quand.»

Pour l'instant, pas question de créer un nouveau spectacle. «On veut bien maîtriser ce spectacle-là, précise Bruno Gagnon. On a une agente, Nathalie Hébert, qui va nous aider à planifier une tournée. On va participer au festival d'Elbeuf en France au mois de juin prochain. Et puis on verra ce qui découlera de notre participation à Complètement cirque, qui est une vitrine extraordinaire.»

Comment la troupe s'est préparée à ces représentations à la TOHU? «On avait une crainte concernant la TOHU, répond Bruno Gagnon, parce que c'est quatre fois plus gros que la Caserne, mais on a participé à la Fête du Québec à Toronto au Roy Thomson Hall, il y a deux semaines, devant un public de 2200 personnes. Ça nous a donné l'occasion de nous préparer.»

À cette occasion, le maire de Québec, Régis Labeaume, a rencontré les membres de la troupe après avoir vu le spectacle. «Il nous a dit: «Tabarnouche, comment ça, je vous connais pas, vous?», raconte Bruno Gagnon. C'était sympathique. Au mois de mai, on est retourné à la grange pour peaufiner le spectacle. On a regardé nos performances de Québec et on s'est mis au travail, pour faire de petits ajustements.»

Nul doute, les six artistes de Flip Fabrique espèrent se consacrer de plus en plus aux projets de leur nouvelle compagnie. «On continue de travailler pour d'autres cirques, mais on est ensemble environ 9 mois sur 12. Si on peut ouvrir le marché européen, ce serait bien. On veut aussi être présent au Québec, même si c'est plus difficile. On va suivre les traces d'Alfonse, de Vague de Cirque, des Parfaits inconnus, qui défrichent le terrain!»

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À la TOHU, du 5 au 10 juillet.