Ceux qui ont emmené leurs enfants à la première du Cirque de légume, hier soir, ne pourront plus jamais leur dire de ne pas jouer avec leurs légumes... C'est ce que le duo de clowns irlandais fait pendant près d'une heure!

Point de jonglerie. Encore moins de numéros acrobatiques. Jaimie Carswell et Nancy Trotter Landry arrivent sur scène avec un petit panier de légumes, qui donneront vie à des numéros clownesques. Avec un peu d'imagination, une laitue romaine devient un chien savant, des piments rouges se transforment en couteaux, etc.

La recette est chaque fois la même. Nos deux clowns ont de grandes ambitions. Mais leurs numéros, au départ prometteurs, virent à la catastrophe. Et les légumes finissent par recouvrir la scène.

Dans un numéro assez cocasse, un dresseur fait faire toutes sortes de tours à son cheval. À coups de cravache (des poireaux), Nancy Trotter Landry récompensera son collègue (qui joue le rôle du cheval) en lui donnant des carottes. Mais voilà, elle n'en finira plus de le récompenser. Et lui, de se gaver de carottes, jusqu'à ce qu'il les recrache un peu partout sur la scène.

Chaque fois, ils s'exclameront: «How about that!» C'est absurde, même assez niaiseux, mais nos deux clowns parviennent à nous arracher des sourires.

À la fin, ils se félicitent l'un l'autre avant de passer au prochain numéro. Évidemment, ils se prennent pour de «grosses légumes» qu'ils ne sont absolument pas. Elle qui s'emballe tout le temps, lui qui tente de la calmer. Les deux interprètes sont très expressifs.

Dans un des segments les plus réussis du spectacle, Jaimie Carswell tente d'hypnotiser Nancy Trotter Landry en agitant une betterave qu'il tient par la racine. Elle, bien sûr, jouera le jeu, jusqu'à ce qu'elle soit véritablement hypnotisée! Lui, qui n'en revient pas, lui fait faire tout plein de numéros, avant d'essayer de la ramener à elle. C'est très drôle.

Mis à part ce numéro, et peut-être aussi celui du striptease de l'oignon, les gags de ces clowns émérites, diplômés de la réputée école Jacques Lecoq, à Paris, sont répétitifs et tombent parfois à plat. Bien sûr, leurs personnages sont volontairement niais. Mais on se dit que c'est tout de même un peu mince comme contenu.

Jusqu'au 15 juillet au Lion d'or.