Les quatre artistes de la compagnie franco-belge EAEO débarquent à Montréal avec leur premier spectacle professionnel en poche... Un spectacle de jonglerie présenté en salle trois soirs à l'Usine C.

Éric Longequel est le Français de service de ce quatuor autodidacte, dont les autres membres sont tous belges flamands. Ensemble, ils ont conçu ce spectacle, dont le titre, , fait référence à la superficie habitable de l'humain, un espace qui parfois prend de l'expansion et parfois rétrécit.

«Nous voulions communiquer l'idée d'individualité par rapport à un tout, explique-t-il au cours d'un entretien téléphonique il y a quelques jours. Nous avons imaginé un huis clos où nous observons les tensions des relations humaines. À mesure que les tensions augmentent, la scène rapetisse.»

Les jongleurs, qui ont collaboré avec deux metteurs en scène belges (Nele Content et Laurence Vlerick), commencent leur spectacle sur une scène d'une superficie de huit mètres carrés. Puis, l'espace se referme sur eux jusqu'à ce que la superficie ne soit plus que d'un mètre carré.

«À la fin, nous sommes tellement proches les uns des autres qu'on ne sait plus à qui sont les mains qui jonglent, précise Éric Longequel. L'individu se perd au profit du groupe. Les mains s'entremêlent jusqu'à ce que nous formions une masse humaine qui jongle.»

Longequel et ses acolytes, les frères Sander et Jordaan de Cuyper, ainsi que leur quatrième complice, Bram, jongleront sur une scène qu'ils sont en train de construire pour les fins du spectacle.

«Il s'agit d'un parquet que nous déconstruirons à mesure que progresse le spectacle», indique Éric Longequel. Des jeux de lumière se chargeront du reste, afin que l'impression de renfermement soit totale. Des monologues sur le besoin de liberté et la perte de l'individualité ponctueront les performances.

Créée au printemps 2009 à Roeselare, près de Bruges, en Belgique, a été présentée une trentaine de fois en France et en Belgique, mais c'est la toute première virée en Amérique du Nord des membres de EAEO, qui ne cachent pas leur enthousiasme de rencontrer un nouveau public.

Repérée dans un festival de cirque en Belgique, sera relancée au festival d'Avignon l'été prochain et devrait de nouveau tourner en Europe, selon Éric Longequel, qui a également d'autres projets de spectacle.

Quant au nom de la jeune compagnie, EAEO, le principal intéressé hésite sur l'explication à donner...

«J'invente chaque fois une nouvelle explication, rigole-t-il. En vérité, on cherchait un nom qui sonne bien. On a pensé à ça. On aimait le côté très simple de ce mot composé uniquement de voyelles. Finalement ça ne sonne pas si bien que ça, mais c'est joli à regarder.»

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M², de EAEO, du 15 au 17 juillet à l'Usine C.