Ce soir, la finale d'En route vers mon premier gala, diffusée en direct du Théâtre Corona sur le canal Vox, décidera qui de Yannick de Martino, de Pierre-Bruno Rivard, des Sodas Mousse ou de Sèxe Illégal participera au gala Juste pour rire d'Éric Salvail, les 12 et 13 juillet.

Elle est longue et ardue, la route qui mène à une participation à un gala Juste pour rire. Il ne suffit pas d'avoir brillé à l'École nationale de l'humour (ENH) ou d'avoir usé les planches des bars de la province. Il faut aussi savoir impressionner les juges...

Les humoristes qui participeront à la quatrième finale d'En route vers mon premier gala, ce soir, ont d'abord passé des auditions l'hiver dernier avec une centaine d'autres humoristes. Une trentaine d'entre eux ont été choisis et sont passés en quarts de finale. «En route pour mon premier gala est l'émission la plus écoutée de Vox, dit Nicolas Boucher, directeur de la programmation des galas Juste pour rire. C'est le passage obligé pour les jeunes humoristes québécois.»

En route vers mon premier gala a été créé en 2008 par Maxime Bissonnette-Théôret, Éric Belley, Junior Girardeau et Nicolas Boucher dans le but de créer de nouvelles vedettes en humour. L'émission est suivie par près de 300 000 personnes par semaine sur Vox et Illico.

Dur pour les nerfs

Pour cette présentation, 12 humoristes avaient été retenus pour les demi-finales, le 26 mai au club La Mouche, devant 500 spectateurs. La Presse a assisté à cette soirée animée par l'humoriste Étienne Dano et a constaté qu'il fallait avoir de bons nerfs pour participer à une telle épreuve.

Les 12 galériens de l'humour attendent dans un salon, derrière les rideaux de la scène, avant de passer l'un après l'autre devant le public. Leur performance est retransmise en direct au sous-sol où trois juges, Sylvie Potvin, Joseph St-Gelais et Jacques Chevalier, scrutent leur numéro sous toutes les coutures.

Au sortir de la scène, l'humoriste réagit au micro de l'animatrice Anaïs Favron avant de passer sur le gril du jury qui émet ses commentaires. Puis, l'humoriste doit attendre la fin de la soirée avant de savoir s'il est sélectionné pour la finale ou s'il doit passer une autre épreuve, soit le vote du public par internet pour les numéros 2, 3 et 4, ce dernier étant déterminé par la minute CKOI après un vote du public entre les numéros 4, 5 et 6.

Dans la première demi-finale, les humoristes étaient Adib Alkhalidey, Guillaume Pineault, Les Pic-Bois, Pierre-Bruno Rivard, Frank Grenier et Yannick de Martino. Adib Alkhalidey a fait son numéro sur son expérience «d'arabe» à Toronto et sur le thème du racisme. Pas mauvais, mais il parlait un peu trop vite.

Âgé de 25 ans, Guillaume Pineault a fait rire la salle avec son saut en parachute, mais le jury l'a trouvé trop peu expérimenté.

En bons héritiers des Denis Drolet, Les Pic-Bois sont ensuite venus faire les fous sur la scène, suivis de Pierre-Bruno Rivard, de Frank Grenier et de Yannick de Martino qui a construit son numéro sur des blagues anecdotiques. Et c'est lui, le jeune de 22 ans qui ne sort pas de l'ENH, qui a remporté la première demi-finale pour sa troisième apparition à En route vers mon premier gala.

Il sera accompagné en finale par Pierre-Bruno Rivard, qui a été préféré, sur l'internet, à Adib Alkhalidey et aux Pic-Bois.

Dans la seconde demi-finale, les postulants étaient Mélanie Ghanimé, François Bouliane, Charles Beauchesne, Les Sodas Mousse, Louis T. et Sèxe Illégal. Mélanie Ghanimé a fait tout un numéro, mais elle n'a pas été choisie, même si les juges n'avaient pas tari d'éloges à son sujet. «Tu es une vraie comique», lui a dit Jacques Chevalier. «Tu es solaire», a ajouté Sylvie Potvin.

Ce sont finalement Les Sodas Mousse, un trio du Lac- Saint-Jean, qui l'ont emporté. François Bouliane a remporté la minute CKOI. Mais le choix des internautes s'est porté sur Sèxe Illégal.

La compétition sera donc rude ce soir pour départager Yannick de Martino, Pierre-Bruno Rivard, Les Sodas Mousse et Sèxe Illégal. Les juges ont noté que la qualité des performances est excellente cette année. «Ils ont beaucoup de potentiel, dit Joseph Saint-Gelais. Ç'a été cornélien de choisir un gagnant! Dans le premier groupe, sur six, cinq auraient mérité de gagner!» «On essaie d'être le plus équitable possible», lâche Jacques Chevalier.