Les 11 nouveaux diplômés de l'École nationale de l'humour présentent leur spectacle de fin d'études jusqu'au 23 juillet, au Monument-National. Un show qui met en valeur des humoristes prometteurs comme Éliane Trahan, Rosalie Vaillancourt et Daniel Pinet.

L'École nationale de l'humour a réussi son pari en confiant à Serge Postigo la mise en scène du spectacle des diplômés de 2015. Le comédien et metteur en scène est parvenu à injecter un souffle théâtral et un peu de renouveau à la traditionnelle présentation annuelle des finissants.

Le spectacle n'est pas qu'une suite de monologues. Il s'agit d'une histoire jouée sur scène avec un début et une fin: des humoristes survivent à un écrasement d'avion et attendent les secours en pleine nature.

On découvre ces rescapés autour d'un feu, trois mois après l'écrasement. L'isolement les fait déprimer. «Si je n'avais pas payé mes impôts, c'est sûr qu'ils m'auraient retrouvé!», lance l'un d'eux.

La mise en scène établie, chaque humoriste va raconter sa propre histoire.

On commence avec David Foh qui évoque la condition humaine. À l'aise sur scène, l'humoriste de 21 ans possède un bon débit et son texte est bien écrit. Puis, Éliane Trahan aborde le thème de la pitié. Jouant un tour aux spectateurs afin de leur montrer que «les gens aiment les losers», l'humoriste a un bon sens de l'autodérision. On a hâte de la revoir.

Marc-André Beaulieu parle ensuite de ses troubles obsessionnels compulsifs. On le croit quand il raconte qu'il ne regarde que les chaînes de télé dont le nombre peut se diviser. «Pas besoin de vous dire que je n'ai pas aimé mes 17 ans!», blague l'humoriste qui s'en tire assez bien dans ce numéro très personnel.

Vêtu comme un gars de bois, le diplômé acadien Daniel Pinet donne ensuite tout un spectacle. Son Histoire de l'Acadie vaut vraiment le détour. Bon conteur, il a écrit un texte savoureux avec un mélange de drôlerie et de références salées. En voilà un qui promet!

Puis, Nicolas Audet entre sur scène avec sa guitare, seul en forêt. Un grand chêne blanc lui parle et lui demande une chanson. L'humoriste nous parle ensuite de son irritabilité. Moins convaincant que le numéro de Rosalie Vaillancourt, qui joue à merveille une autiste. Le meilleur numéro de la soirée. Elle aussi, on a hâte de la revoir sur scène.

Six mois plus tard...

Après l'entracte, on retrouve les rescapés six mois plus tard. Après Gabriel Prévost, qui parle de ses cours de conduite, Antoni Rémillard présente un numéro de pur stand-up: «Tu sais ce que dit un escalier à une chaise roulante? Bonne chance!»

Puis, Anas Hassouna traite de racisme avec quelques bonnes lignes. «La dernière fille que j'ai cruisée m'a dit: «Laisse-moi tranquille, je suis Charlie!»», dit-il.

S'ensuit un numéro de Célia Gaudreau dans lequel elle joue le rôle d'une fille gênée qui remplace un prof d'éducation sexuelle. Sujet plutôt casse-gueule, mais la diplômée s'en sort bien.

Le spectacle s'achève avec Roman Frayssinet, qui parle d'amour. «On ne devrait pas dire «je t'aime», on devrait dire «je t'aime en ce moment»!», lance l'humoriste.

Un assez bon spectacle que cette Tournée des humoristes, cuvée 2015.

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Au studio Hydro-Québec du Monument-National, du 21 au 23 juillet, à 22h, dans le cadre de Zoofest