Ce sont des papas détestables, vulgaires, méchants, irresponsables et parfois même... attachants. Martin Félip, Jérémie Larouche et Jonathan Roberge ont offert au public du Théâtre Sainte-Catherine, hier soir, dans le cadre de Zoofest, le Show des papas qui aurait également très bien pu s'appeler Chroniques de pères indignes.

Le spectacle commence autour d'un BBQ dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Les trois chums discutent entre eux de leurs blondes et de leur rôle de père, s'appropriant avec beaucoup d'humour des sujets habituellement dits «de fille» en lançant des phrases toutes faites telles que «je reste encore avec elle à cause des enfants», «elle me considère comme un objet sexuel» ou enfin «je suis le seul à travailler, elle rentre et s'effoire dans le divan en demandant ce qu'il y a pour souper».

Jonathan Roberge (Contrat de gars) a offert deux numéros de Fiston, sa webtélé en nomination pour la «meilleure émission ou série originale produite pour les nouveaux médias: humour, variétés» aux Gémeaux 2012, donnant des conseils décalés à son fils sur le sexe, puis à propos d'une possible visite guidée à des extraterrestres.

Coup de coeur

Sympathique, mais parfois un peu trop vulgaire, Martin Félip dit tout haut ce qu'on peut penser tout bas. C'est le père irritable et vulgaire, agacé par la voix de sa fille et par les parents qui se pâment devant leurs enfants: «À quel âge tu allumes que ton enfant est laid?», lance-t-il.

Un passage un peu trop lourd sur l'allaitement paternel et l'accouchement est heureusement suivi d'une blague efficace sur les condoms électroniques qui chantent «un enfant, ça vous décroche un rêve» de Brel quand il se déchire.

Coup de coeur de la soirée, Jérémie Larouche qui, dans un style plus candide, joue les papas éternels adolescents avec brio. Un texte soigné et une interprétation impeccable font de lui le maillon fort de ce trio.

Entre chaque numéro, une vidéo mettant en scène les enfants de chacun des humoristes est projetée. Une belle idée qui fonctionne très bien avec des «mon papa yé drôle en tabarnak» qui ravissent assurément le public.

Un spectacle où la paternité est tournée en dérision, souvent avec justesse, parfois avec maladresse, mais toujours de manière irrévérencieuse.