La crème de la colonie humoristique française et québécoise s'était donnée rendez-vous au Gala français le week-end dernier. Mais c'est la relève qui aura le plus brillé par son talent, de belles découvertes qui ont éclipsées certains vieux routiers de Juste pour rire.

L'animateur et humoriste français Arthur était à la barre de Oui, je le veux, un gala français sous le thème de l'amour et du mariage. Après une présentation par Martin Matte et Stéphane Rousseau des « français pas connus » qui monteront sur scène, Arthur a fait son entrée sur les planches de la salle Wilfrid Pelletier en danse et en chanson, accompagné de mariées, d'un prêtre et d'un rabbin.  L'humoriste a poursuivit en parlant du mariage et de son divorce, prenant à partie des membres du public.

Chroniqueuse à l'émission française, Ce soir avec Arthur, Claudia Tagbo a ouvert le bal. La jeune femme d'origine ivoirienne a reçu une ovation du public charmé par son énergie débordante dans un numéro hilarant sur les mensonges masculins.

Si Jean Marie Bigard, l'humoriste réputé pour son obscénité et son irrévérence,  a rempli les 52 000 sièges du Stade de France il y a sept ans, il a reçu un accueil plus mitigé de la part du public de la salle Wilfrid Pelletier samedi soir avec Le lâcher de salopes, un numéro qui avait fait couler de l'encre en France en 2003, comparant la séduction avec la chasse. Le public présent lors du gala de dimanche soir aura quant à lui pu découvrir l'humoriste belge Walter.

Rachid Badouri a fait un bref passage sur scène avec son personnage du génie Aladin, pour exaucer  les trois voeux d'Arthur. Un duo sympathique et chaudement applaudi pour l'humoriste québécois qui a dû rapidement quitter le gala pour gagner la scène extérieure de la Place des arts.

Le comte de Bouderbala, un jeune humoriste français de talent d'origine algérienne a poursuivi avec un sketch jouant sur les préjugés à propos des relations de couples arabes puis l'accueil réservé aux touristes à l'immigration américaine et canadienne. Le public présent lors du gala de dimanche n'aura pas eu la chance de voir sa performance.

Élie Semoun est ensuite monté sur scène, se présentant comme l'ancien partenaire de scène du controversé Dieudonné « C'est grâce à moi qu'il est devenu antisémite »,  a-t-il précisé. Il a enchainé avec son personnage de prédilection, Kevina, qui demande des conseils à sa Mamie Madeleine sur le sexe. Un personnage qui a déjà beaucoup vécu et qui n'a pas semblé surprendre le public québécois.

Arthur a enchainé avec un numéro réussi sur les ex et Martin Matte l'a rejoint pour lui donner une leçon de charisme. L'humoriste québécois en a également profité pour évoqué le procès Turcotte « Chez nous quand nos enfants noue énervent, on peut mettre fin à leurs jours sans aller être condamné! », a-t-il dit.

C'est la nouvelle génération de l'humour français qui a ensuite pris d'assaut le gala. Baptiste Lecaplain (absent dimanche soir) puis le duo Amelle Chahbi et Noom ont offert des performances drôles et diversifiées qui ont été une bouffée d'air frais dans un gala qui sentait parfois le déjà vu.

Dernier invité de la soirée de samedi, Stéphane Rousseau a présenté une parodie d'émission de télévision française recevant un humoriste québécois. Un sketch divertissant mais un peu long extrait du spectacle Les confessions de  Rousseau, qui reprend une fois de plus le préjugé des français qui savent tout sur tout.  C'est Jean-Marc Parent dimanche soir qui a été chargé de clore le spectacle.

Cette année, le gala français est parfois tombé dans la facilité et le cliché. Si on attendait avec impatience de voir les grosses pointures de l'humour français sur scène, on est reparti un peu déçu mais ravi d'avoir eu l'occasion de découvrir les jeunes talents venus se joindre à eux et des humoristes québécois prêts à aller conquérir le public français.