J'avais vu la première des Confessions de Rousseau au Palace, à Paris, en novembre dernier. C'était bien, mais comme pas vraiment fini. Huit mois plus tard, à l'occasion de sa 20e année de participation au festival Juste pour rire, Stéphane Rousseau a livré, jeudi soir à la Place des arts, un spectacle complet et magnifique mettant en relief l'ampleur de ses talents et sa grande humanité.

Autobiographique et multimédia, le spectacle qu'il met en scène lui-même débute par un dessin animé bien fait qui l'introduit sur scène. L'animation se poursuivra pendant toute la soirée pour illustrer son propos et accompagner les chansons qu'il interprète avec aisance et très en voix.

Dans un numéro très drôle, il explique la différence entre un clown et un comique, soit «la taille des chaussures»!

Puis, il embarque une fille sur scène pour un tour de moto virtuel avant de parodier une entrevue pénible avec un journaliste parisien suffisant. À pleurer, tellement c'est bien rendu.

Le passage à la douane américaine m'a aussi tiré des larmes de rire même si la fin manquait un peu de punch. Théâtral, le comédien Rousseau sait l'être, notamment dans son interprétation agricole de Cyrano de Bergerac, la graine remplaçant le nez!

La mort de son père à l'hôpital est un grand moment d'amour et de burlesque. Une façon d'exorciser la peine avec classe et respect. Papa Rousseau serait fier de son fiston...autant que Stéphane est heureux de nous faire partager l'amour qu'il porte à son fils Axel.

Il termine son spectacle en allant chanter, serrer des mains et embrasser ce public qui l'a ovationné généreusement.

Ça marche très fort pour Stéphane Rousseau. En Europe et ici, chez lui. Voilà un humoriste qui vieillit bien, avec grandeur d'âme, sachant se renouveler et gardant ce naturel et cette sincérité qui fait son charme. Un grand artiste de scène dans la tradition des meilleurs.

Pour ceux qui veulent profiter de ce grand moment de bonheur qu'est son spectacle Les Confessions de Rousseau, il sera de retour à Montréal pour des supplémentaires au Théâtre Saint-Denis du 14 au 30 décembre 2011.