Pour la première fois, Juste pour rire et Just for Laughs ont dévoilé leur programmation ensemble, lors d'une conférence de presse. Les directeurs parlent d'une nouvelle ère où les francophones et les anglophones travailleront conjointement. De plus, exit les thèmes dans les galas.

Le copropriétaire Howie Mandel, le directeur de Zoofest, Patrick Rozon, le président-directeur général de Just for Laughs, Bruce Hills, et la productrice exécutive du volet «rue», Lyne Thériault, sont tous montés sur la scène du Club Soda pour parler de la programmation de la 36e édition, qui aura lieu du 14 au 29 juillet.

«Nous ne voulions plus de murs entre nous tous», dit Patrick Rozon.

Parmi les têtes d'affiche, il y aura Russell Peters, Mike Ward, Maria Bamford, Jean-Marc Parent, Kenya Barris, Alexandre Barrette, David Cross, Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, Iliza Shlesinger et Korine Côté.

Les cinq galas francophones (moins que l'an dernier) seront animés par Laurent Paquin, Les Denis Drolet, Jérémy Demay, Sam Breton et Pier-Luc Funk.

Par le passé, de nombreux artistes ont critiqué les thèmes imposés. Juste pour rire les a entendus et il n'y en aura plus. Les humoristes ont maintenant carte blanche pour présenter le numéro de leur choix. Il y aura aussi plus d'artistes dans chaque gala.

«Nous étions déjà en train de repenser le Festival Juste pour rire. Nous voulions l'amener ailleurs. La crise, c'est con, mais ça a propulsé tout ça. Ça a fait en sorte que nous avons pu attaquer directement le problème et décider comment nous allions changer ça», explique Patrick Rozon.

Ramener les jeunes humoristes

Depuis son arrivée à la tête de Zoofest en décembre 2014, Patrick Rozon a redressé cette division de Juste pour rire. «Il y avait plein de problèmes: financiers et de communication. Je me souviens que je disais souvent: "Crisse, si un festival de cinéma pour jeunes du secondaire est plus professionnel que Zoofest, il y a un problème!"», avait expliqué Patrick Rozon à La Presse en juillet dernier.

À cette même époque, Jay Du Temple nous avait confié qu'il avait décidé - de son plein gré - de ne pas participer au Festival Juste pour rire, mais qu'il était ravi de monter sur scène au Zoofest. De nombreux autres artistes semblaient bouder le grand festival de l'humour, lui préférant son petit frère.

«Juste pour rire est un peu le Chanel de l'humour. Il fallait trouver un moyen d'intéresser les jeunes humoristes connus à y venir.»

«Comment peut-on mixer les deux, c'est-à-dire mélanger les stars connues et ceux qui sont en train de percer et qui sont déjà très forts? C'est la balance que nous essayons d'atteindre et on va le sentir beaucoup dans les galas», promet-il.

Le gala de Sam Breton est d'ailleurs consacré à Zoofest, qui célèbre ses 10 ans d'existence cette année. Le gala de Pier-Luc Funk présentera lui aussi une belle brochette de jeunes humoristes. Oui, le Festival Juste pour rire veut rajeunir son public.

Un Jay Du Temple pourrait-il revenir sur les planches du Festival Juste pour rire? «Absolument», dit Patrick Rozon en souriant.

Continuer avec Juste pour rire

Après le scandale Gilbert Rozon, des humoristes ont hésité à s'associer de nouveau à Juste pour rire. Ce fut le cas de Pier-Luc Funk: «Après tout ce qui est arrivé, je voulais m'assurer qu'il y avait eu un changement de direction et que le ménage avait été fait», dit-il.

«C'était beau, pendant la conférence, de voir les Anglais et les Français ensemble. On sent qu'il y a maintenant une famille, qu'ils ont uni leurs forces. Ça fait du bien de sentir ce désir de changer les choses ensemble.»

Anaïs Favron a elle aussi exprimé sa joie de voir les anglophones et les francophones unis dans cette prochaine édition. Mais contrairement à Pier-Luc Funk, celle qui animera Le Super Quiz Show sur une des scènes extérieures n'a pas hésité à travailler de nouveau avec Juste pour rire.

«Pour moi, ça allait de soi de revenir. Juste pour rire est beaucoup plus grand que son créateur. Ça fait 15 ans que je travaille avec eux et, concrètement, je ne le voyais pas [Gilbert Rozon]. Ce n'est pas avec lui que je travaillais», dit l'animatrice.

Anaïs Favron se dit heureuse de voir les changements s'opérer et de voir les nouveaux propriétaires. «J'ai l'impression qu'au lieu de vivre une édition un peu plus noire, on va "jumper", on va aller plus loin.»

Photo André Pichette, archives La Presse

Patrick Rozon, directeur de Zoofest