Le bermuda et les verres fumés déposés sur la casquette étaient de mise, hier soir, pour le gala de Philippe Bond sur l'obsession des Québécois à l'égard du sport. Un gala viril, mené assez habilement par cet ex-joueur de hockey devenu humoriste pour le plus grand plaisir de ces dames, peu nombreuses dans la salle, il faut bien le dire.

Malgré une intro inutile où des extraits vidéos d'anciens galas sont obstinément projetés sur des écrans, Philippe Bond et ses invités ont réussi leur entrée sur scène, avec leurs robes de chambre de boxeurs. Le ton était donné: nos amis humoristes n'étaient pas là pour réciter des vers d'Apollinaire, mais pour parler franc et rire gras.

Le numéro d'ouverture de Philippe Bond, comme la plupart des numéros d'ailleurs, a servi de prétexte pour se moquer de certains sports lents comme le golf, incompréhensibles comme le cricket ou extrêmes comme le rugby. Des blagues faciles et prévisibles. Mais avec son histoire où il est question d'un tanga (ce sous-vêtement sexy), M. Bond a ravi ses fans bruyants.

Le jeune humoriste Simon Leblanc a ouvert le bal avec le récit de sa balade en «Sea-doo» avec son beau-frère. Malgré sa voix criarde, il s'avère un assez bon conteur. Révélé au gala des Gémeaux, Daniel Savoie a permis aux humoristes de marquer quelques points avec son personnage de Patrice Lemieux, ex-hockeyeur vantant les mérites de son école de hockey. On ne se lasse pas de sa parlure.

Impossible de résumer l'ensemble de ce gala de près de deux heures sans entracte, mais mentionnons tout de même les bons coups de François Massicotte, qui nous a parlé de ce qu'il voulait voir changer dans le sport; de Maxim Martin, qui a livré un vibrant plaidoyer pour qu'on «mange mieux et qu'on se bouge le cul». Et de Philippe Laprise, qui a raconté avec délice sa sortie d'équitation avec sa blonde.

En fait, les meilleurs numéros étaient pilotés par Philippe Bond lui-même, comme dans ce sketch avec Ben et Jarrod, où les trois hommes jouent dans une ligue de hockey amateur. Ou alors dans ce running gag avec Dominic Paquet, qui ne cesse de lui verser un seau de glace au mauvais moment. La fusillade de blagues qui consacre l'équipe de Philippe Bond vainqueure est aussi assez réussie.

Malgré des numéros inégaux, comme celui du duo Dominic et Martin - on va se le dire, ils ne sont pas drôles -, ce gala sur les sports n'a jamais déraillé, et c'est grâce à son animateur qui a su naviguer dans ces eaux parfois brunes. Plusieurs petites surprises ont également épicé la soirée, comme la présence du boxeur Jean Pascal, qui devrait continuer de boxer. Un gala qui ne passera certainement pas à l'histoire, mais qui est parvenu à être divertissant.