Les humoristes et les magiciens sont à la mode sur tous les continents. Mais présenter un party de magie dans lequel sept magiciens interagissent sur scène avec humour, ça n'existait nulle part, sauf dans la tête de Gilbert Rozon depuis une quinzaine d'années. Finalement, cette année, Rozon a confié ce mandat à Serge Denoncourt, ce qui donne le gala Komedy Majik Cho, animé par Arturo Brachetti jusqu'au 14 juillet à la salle Pierre-Mercure.

«Ç'a été retardé durant toutes ces années, car si ce qu'on voit sur scène semble facile, cela requiert quand même des assistants, des équipements, des gens cachés, des décors, des explosifs, donc c'est très cher «, a expliqué Arturo Brachetti.

Les médias ont eu un avant-goût du spectacle, hier, avec la présentation de 7 des 20 numéros prévus au programme. D'abord, les journalistes ont été grandement impressionnés par la performance de Théo Dari, alias Laserman, un artiste français qui utilise la technologie du laser avec brio pour un numéro qu'il présente dans le monde entier. Soutenu par une musique techno, il joue avec le rayon, le fait danser, le décompose pour s'en faire une cage lumineuse, puis en extrait deux bâtons qu'il manipule avant de disparaître, avec la lumière.

«Ce numéro est issu d'un accident créatif, une trouvaille que j'ai faite en essayant de faire de la magie avec de la lumière, a précisé Théo Dari. C'est comme une expérience de science-fiction réaliste, encore plus plaisante à vivre qu'à regarder. Je suis beaucoup copié, notamment en Chine. C'est devenu une mode. J'en suis flatté!»

Les journalistes ont ensuite pu apprécier le duo de comiques italiens Lucchettino, qui font rire en faisant de faux tours de magie à la manière de la commedia dell'arte, suivi de la performance de Vincent C, seul Québécois du spectacle (à moins d'un invité-surprise), et habitué à tourner ses propres tours de magie en dérision. «J'avoue que j'ai pas mal participé au concept, a dit Vincent C. J'ai été consultant magie sur ce spectacle. Ceci dit, je suis fier d'être dirigé par Serge Denoncourt, car il t'aide et ça fonctionne!»

Normalement accompagné d'une assistante pulpeuse, le magicien canadien Dany Oake a mis son style en péril en étant assisté par Luca Bono, un jeune magicien très connu en Europe, mais qui joue les faire-valoir dans le numéro de Dany Oake qui le fait disparaître de façon très convaincante.

La magie Brachetti

Si Arturo Brachetti anime, il est aussi très présent durant le spectacle. «Au début, je fais une sorte de tour du monde avec 15 personnages, dit-il. Puis je fais des gags et me transforme tout le temps!» Les médias ont pu voir comment, avec du sable et un écran, Arturo Brachetti est capable de dessiner en deux minutes une vue de Montréal, avec le pont Jacques-Cartier, les gratte-ciel et les mouettes. La magie Brachetti.

Pour Serge Postigo, chef de la création à Juste pour rire, la conception du gala Komedy Majik Cho est un tour de force. «Les magiciens sont arrivés la semaine dernière, donc Serge a dû concevoir le spectacle en amont de façon théorique, dit-il. Ça demande un travail considérable. Je suis très admiratif du résultat.»

Gilbert Rozon croit en ce spectacle proche des variétés. Il le vend déjà en France où il sera présenté au théâtre du Gymnase, à Paris, à partir du 3 octobre. «J'ai l'impression qu'on a quelque chose entre les mains, car le thème est payant, Arturo est en forme, Serge Denoncourt est au sommet de son art et les contenus sont très bons», dit-il.

Il aimerait que ce genre de spectacle puisse s'installer plusieurs mois à Montréal durant l'été, à l'image de ce qui existe à Las Vegas, à l'année. «Ça nous prend des produits touristiques de longue haleine à Montréal et je caressais l'idée d'avoir un spectacle qui puisse plaire à des francophones, des anglophones, des allophones, des touristes et des gens de passage. Le Komedy Majik Cho peut en être un. C'est un pari, mais il est calculé.»