Jim Jefferies navigue dans les ligues majeures de l'humour absurde et irrévérencieux. Comme il le dit lui-même, l'Australien de 35 ans n'est plus aussi «con» qu'il y a dix ans et beaucoup moins qu'il y a 20 ou 30 ans. Il fait de plus en plus dans l'autodérision et l'humour distancié, nourri de nombreux apartés pour rappeler aux spectateurs qu'ils assistent à un spectacle. Parce que son humour va loin, très loin dans la controverse et la vulgarité.

Dans ce tout nouveau Fully Functionnal, il surfe pourtant encore sur ses sujets de prédilection - sexe, Dieu, drogue et alcool, sexe -, mais il ajoute aussi de nouvelles thématiques, plutôt surprenantes chez lui: la famille, les enfants, l'amour inconditionnel, les règles de bonne conduite en avion et l'homosexualité.

Même s'il se montre de plus en plus physique sur scène, usant de mimiques fort pertinentes, son propos reste le même: déboulonner par l'exagération et l'absurde à outrance nos travers, nos hypocrisies et nos lâchetés, en tant qu'individus et comme société. Souvent brillamment.

Jim Jefferies dit à voix haute ce que plusieurs n'osent même pas penser parfois. Son numéro sur Dieu mêle habilement l'ingénu à l'irrévérence totale, la leçon de morale à l'absurdité de certaines positions de l'église et de ces « pédophiles en robe qui baptisent vos enfants ».

Lors de sa première montréalaise mardi, ce spectacle toujours en rodage, et donc un peu court, a d'ailleurs souffert, vers la fin, d'une blague poussée trop loin sur la pédophilie, ce qui a mis le public mal à l'aise. Sinon, son histoire 100% montréalaise sur une improbable aventure à trois impliquant une vedette de cinéma bien connue, vaut à elle seule le prix du billet. Jim Jefferies fait toujours rire gras et fort... Et jaune!

À l'Astral, 21h30, ce soir et demain.