Femme épanouie et engagée, intellectuelle québécoise de gauche et fière d'être les trois, Kim Lizotte n'est pas seulement souverainiste, elle est aussi souverainement humoriste. L'humour est son oxygène. Jusqu'à samedi, elle présente son 60 minutes avec... au Monument-National, où elle prend l'air... du temps.

Elle a 29 ans. Elle a grandi à Saint-Pacôme, dans le Bas-du-Fleuve, avant de vivre à Québec puis à Toronto pendant deux ans. Pour comprendre la femme qu'elle est devenue, il faut savoir que Kim Lizotte n'a jamais été traitée comme une enfant par ses parents, mais «comme un être humain neutre», dit-elle. Elle a lu très tôt, tout en aimant divertir.

«J'ai toujours aimé faire rire, mais personne ne m'a encouragée à faire de l'humour». La révélation est venue quand elle a reçu de sa mère le DVD de Louis-José Houde.

«Je me suis mise à l'écouter sans arrêt. Louis-José parlait à ma génération et de ma réalité. Comme j'écrivais beaucoup, je me suis mis à écrire des histoires et je me suis rendu compte que j'étais humoriste! J'ai eu une épiphanie. Je me suis revue à 4 ans supplier mes parents d'écouter RBO le soir, même s'il fallait que je sois couchée!»

En 2007, elle écrit un numéro pour les auditions de l'École nationale de l'humour. Elle est prise, en ressort en 2009 et fait les bars. Sophie Carrier, l'agente des Denis Drolet, de Sylvain Larocque et de Jean-Thomas Jobin, la remarque. Elles ne se sont plus quittées.

Du coup, elle fait le gala de la relève avec les Denis Drolet, connaît des déconvenues («ça fait partie du métier») et des succès, comme l'aventure des Cinq prochains, sa chronique dans Femmes d'aujourd'hui et ses participations à Un gars le soir. Elle faisait partie, lundi, d'un des deux galas d'Éric Salvail.

Spectacle politique

Son 60 minutes avec... est un condensé de ce qu'elle a écrit depuis trois ans. Elle s'intéresse à la politique depuis son tout jeune âge, elle y parle donc beaucoup d'actualité, des réseaux sociaux, de l'amour et de sa vie.

«Il y a mon numéro sur Jean Charest et un survol de la situation actuelle, de comment je ne peux pas vivre dans un monde gouverné par Stephen Harper!» Pourtant, Kim Lizotte a moins envie de parler de politique depuis que ce qu'elle dénonçait a abouti à la crise sociale actuelle.

«Le fait que tout le monde embarque, ça me calme et me donne le goût de parler d'autre chose. Mais je trouve ça beau, ce qui se passe. Il faut que les gens aillent voter! Qu'ils les enlèvent tous!»

Proche du parti Option nationale de Jean-Martin Aussant, Kim Lizotte assume ses choix avec une assurance tranquille. «Je ne sais pas si j'aurais autant cru en moi si je n'avais pas été à Toronto. On ne le sait pas au Québec, mais on a un vieux fond de «je ne sais pas si je vais pouvoir y arriver?» Les anglophones m'ont beaucoup appris, du style: «Crois en toi et fais ton chemin».»

Cheminer à deux

Son chemin, elle le trace en parallèle avec son compagnon, l'humoriste Guillaume Wagner, avec qui elle a l'impression de vivre le même genre de relation qu'avait Pauline Julien avec Gérald Godin. « (Être avec Guillaume) amène une certaine normalité, car il comprend ce que je vis. On parle énormément ensemble, on s'apporte beaucoup l'un à l'autre, mais on fait nos trucs chacun de notre côté. Ça permet de réduire le stress et de relativiser les succès comme les échecs. Moi, tant que je peux écrire et faire de la scène, je suis heureuse...»

60 minutes avec... Kim Lizotte Du 25 au 28 juillet, à 19h, au Monument-National.