De passage à Montréal pour présenter Forever Crazy, le spectacle de tournée du Crazy Horse, Danièle Deissenberg, directrice de l'établissement parisien, en a profité pour organiser des auditions afin de trouver la perle rare dans la Belle Province. Au final, elle a jeté son dévolu non pas sur une, mais deux jeunes femmes: une Québécoise et une Mexicaine dans la jeune vingtaine dont les identités resteront secrètes jusqu'à ce qu'elles soient baptisées de leur nom de scène.

Elles sont belles, mesurent autour de 5'6 ou 5'7 et sont de véritables danseuses professionnelles. C'est Andrée Deissenberg, directrice générale du Crazy Horse, secondée par Iotha Therome, directrice de tournée de Forever Crazy, qui s'est chargée de les peser et de prendre leurs mensurations lors de l'audition, vendredi dernier au studio Biz sur le Plateau.

«C'est très étrange, en général il y a au moins une quarantaine de personnes qui se présentent aux auditions, mais ici il n'y en avait que 10! C'est pourtant une ville avec plein de danseuses. D'un autre côté, normalement on n'en retient qu'une et encore, mais ici on en a choisi deux! Et il s'agit de la première Québécoise et de la première Mexicaine d'origine de l'histoire du Crazy. La Québécoise est comme un grand verre d'eau fraîche et pétillante, alors que la Mexicaine nous a fait un show à elle toute seule lors de l'audition. Elle est créative et elle nous a séduits en deux minutes et demie», explique Danièle Deissenberg.

Formation

Les deux jeunes femmes partiront dès le mois prochain au centre de formation du Crazy Horse à Paris pendant trois mois. Une fois intégrées à la troupe, elles se retrouveront soit à Las Vegas, soit à Paris, soit en tournée, et seront baptisées le soir de leur première prestation devant public.

«On déconstruit les danseuses en tenant compte de tout leur talent et de leur expérience pour en faire des Crazy Girls. On va leur apprendre certains numéros de groupe au début et on va parler avec elle de stylisme pour, en parallèle, leur fabriquer des costumes sur mesure adaptés à leur corps qui va changer un peu après cette formation», explique la directrice du Crazy Horse.

Soutien familial

De père originaire de la Gaspésie et de mère abitibienne, la nouvelle Crazy Girl québécoise a pu compter sur le soutien de sa famille dans cette aventure.

«C'est très cocasse comme histoire! La veille de l'audition, on avait un petit souper familial et on se disait qu'on voulait aller voir Forever Crazy au TNM. Mon frère avait entendu deux semaines auparavant qu'il y avait des auditions qui se tenaient justement le lendemain. On a commencé à faire tout un setting dans la cour pour une photo en maillot de bain, car je n'en avais pas pour joindre à ma candidature. Je me suis présentée et j'avais l'énergie qu'ils recherchaient. Je danse dans un centre communautaire depuis 10 ans et j'enseigne le hip-hop depuis 5 ans. Je commençais un baccalauréat en ballet moderne en septembre. Tant mieux si je peux représenter la femme québécoise au Crazy!», lance-t-elle avec le sourire.

Rêve de fillette

À 23 ans, la nouvelle recrue mexicaine du cabaret parisien vit quant à elle un rêve de petite fille.

«Je suis à Montréal depuis trois ans à l'école du cirque. J'ai aussi étudié le ballet, la danse moderne et la gymnastique rythmique. Je me sens très chanceuse! Ils me trouvaient un peu trop grande (1 centimètre!), alors que lorsque j'ai auditionné pour le Moulin rouge l'année dernière, j'étais trop petite!», explique-t-elle.