Derrière un stand de téléphonie mobile, sur scène avec sa guitare ou en première partie de Gad Elmaleh, vous avez sûrement déjà vu ou entendu parler de Neev. Si ce n'est pas le cas, vous pourrez vous rattraper, puisque l'humoriste de 27 ans, sacré révélation de l'année du festival Juste pour rire l'an dernier pour son numéro sur l'identité québécoise lors du Bilan Nantel, sera partout cet été!

Il y a d'abord Neev le musicien, qui a abandonné l'école à 17 ans pour se consacrer à son groupe et tenter de percer. Puis il y a Neev l'humoriste qui, par un heureux concours de circonstances, s'est retrouvé propulsé en première partie de Gad Elmaleh.

«C'est une histoire de fou, un véritable film. À la base, je suis auteur-compositeur et interprète, et j'ai aussi fait du théâtre à l'école avec nulle autre qu'Évelyne de la Chenelière comme professeure! J'étais au festival Séfarade avec mon groupe, et la productrice m'a proposé de faire la première partie de Gad. J'ai refusé tout de suite en lui disant que je n'étais pas humoriste! Finalement, le meilleur ami de Gad m'a appelé pour me dire: «Pourquoi refuser? Tu nous fais toujours rire quand on est ensemble. Raconte tes histoires de Vidéotron et tu verras, les gens vont triper.» C'était au Théâtre St-Denis, et j'ai relevé le défi parce que je suis un mordu de scène», explique Neev.

Une première prestation qui fera jaser, au point où Luce Rozon a décroché son téléphone pour le contacter.

«Elle m'a dit: «Je ne te connais pas, mais toute la ville parle de toi, il faut qu'on se rencontre.» J'ai embarqué, et jusqu'à aujourd'hui, je suis encore en train d'apprendre. Je n'ai pas fait l'école de l'humour. Au début, je n'écrivais pas mes textes, alors j'ai travaillé avec Adib Alkhalidey, qui venait de finir l'école, et Sébastien Ravary, qui a écrit pour Patrick Huard», précise l'humoriste.

«Mes profs, mes tantes, les rabbins de la synagogue, je trouvais toujours le moyen de me foutre de la gueule de quelqu'un. J'aimais observer et trouver un petit quelque chose comme un accent, un zozotement, etc. Je faisais ça naturellement, mais Adib et Sébastien m'ont appris à canaliser mes idées», ajoute-t-il.

Identité

Dans 60 minutes avec Neev, l'humoriste compte entre autres parler de son expérience comme employé chez Vidéotron, mais aussi dans une animalerie, autant de prétextes pour revenir sur son sujet de prédilection: l'identité québécoise.

«Quand les gens me voient, ils remarquent mes origines juives marocaines à cause de mon teint basané, mais je suis né ici et je suis profondément Québécois. J'ai tellement eu à défendre mon identité par le passé qu'aujourd'hui, je sais qui je suis. Ce que je veux montrer, c'est que le cliché de l'immigrant «voleur de job» ne tient plus. On fait partie de cette société, et je dis souvent que même un Québécois pure laine de Montréal n'est plus un Québécois, mais un Montréalais, car il est bombardé de tellement de cultures autour de lui qu'il n'est plus le même», explique-t-il. Neev parlera également de ses difficultés avec les femmes dans le cadre du gala de Gregory Charles, et sera de retour sur la scène du Couscous Comedy Show, où il a fait ses armes en tant qu'humoriste.

Il renouera aussi avec ses premières amours au sein du groupe «Les trois heures on farme», composé de Marc Denoncourt, Julien Tremblay et Michel Sigouin, dans le cadre de Juste pour rocker, un spectacle musical de reprises où ils inviteront des humoristes à les rejoindre sur scène du 12 au 28 juillet sur l'Esplanade de la Place des Arts.

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60 minutes avec Neev, du 5 au 28 juillet au Studio Hydro-Québec du Monument-National.