Pour célébrer le 30e anniversaire du festival Juste pour rire l'été prochain, Gilbert Rozon veut s'offrir Cyrano de Bergerac. Dans la langue de Molière, comme dans celle de Shakespeare.

«Je considère que Montréal doit devenir la capitale du théâtre, que Montréal doit jouer sur sa biculture. Avec des comédiens québécois, on pourrait faire deux soirs en anglais et trois soirs en français», dit Gilbert Rozon, président et fondateur du Groupe Juste pour rire.

Gilbert Rozon aimerait présenter d'autres spectacles estivaux spécifiquement pour les touristes montréalais. Mais sans une bonification des subventions gouvernementales, il ne pense pas pouvoir prendre ce risque.

«Il faut généralement trois ans à un événement pour bien s'établir, dit-il. Au début, les clients ne sont pas habitués au produit et les commanditaires veulent attendre. La seule façon de développer de nouvelles idées, c'est grâce à l'audace des gouvernements. Il faut être accompagné par le gouvernement durant deux ou trois ans.»

Le festival Juste pour rire, une organisation sans but lucratif, bouclera de peu son budget de 25 millions cette année. La 29e présentation de l'événement s'est terminée hier. Le festival a vu ses subventions gouvernementales passer de huit à cinq millions en raison de la fin d'un programme fédéral temporaire de deux ans mis sur pied durant la récession.

«Partout où on pouvait couper, on l'a fait, dit Gilbert Rozon. Au moins, on le savait d'avance. Comme disait Louis XIV, gouverner, c'est prévoir.»

Le Groupe Juste pour rire, une entreprise privée, génère environ 15 des 125 millions de son chiffre d'affaires en vendant les émissions de télé du festival Juste pour rire.