Scripteur et correspondant à l'émission The Daily Show With Jon Stewart depuis plus de cinq ans, John Oliver a remporté un prix Emmy pour l'écriture de sa parodie quotidienne de journal télévisé qui tourne en dérision les nouvelles de l'heure, diffusée sur le réseau américain Comedy Central. L'humoriste britannique s'amuse à dire qu'il espère rester en poste aussi longtemps que l'émission voudra bien le garder, mais surtout aussi longtemps que l'immigration américaine le lui permettra.

«On part de ce moment dans l'histoire américaine où l'empire a commencé sa chute libre. Il s'agit de comprendre comment cet empire glisse entre les doigts des Américains et de mettre en perspective ce qu'ils vivent. Je vais parler du concept d'empire, de l'histoire politique américaine, de la situation économique, de politique étrangère, de démocratie et de droits de l'homme. Ça sera une sorte de bilan de l'Amérique en ce début de XXIe siècle», explique John Oliver.

Ne dites surtout pas à John Oliver que son gala est comparable à une émission de CNN, car il pourrait vous répondre que «presque tout est mieux que regarder CNN, même fixer un mur».

Le monde en 75 minutes

Si vous avez aimé l'humour intelligent et décapant du Bilan Nantel, vous serez ravi par The Decline of The American Empire, qui met en vedette les pointures de la satire politique et sociale Alonzo Bodden (un habitué du Tonight Show), David Feldman, Marc Maron (The WTF podcast), Greg Proops (habitué du Late Late Show), Mark Critch, Jimmy Tingle, mais aussi Colin Quinn, vétéran de Saturday Night Live et acteur dans Grown Ups, A Night at the Roxbury, etc.

M. Quinn est également à Just For Laughs pour présenter son spectacle Long Story Short, une relecture de l'histoire du monde en 75 minutes mise en scène par Jerry Seinfeld et encensée par la critique aux États-Unis.

«Je vais tenter d'écrire un bilan de l'histoire américaine pour le gala de John Oliver, que je vais incorporer à la représentation de Long Story Short pour avoir le temps de le mémoriser. Je vais parler de tous les empires de jadis et voir où il se situent aujourd'hui. L'Amérique est le Costco des empires; elle doit avoir toutes les qualités!» s'amuse Colin Quinn qui promet d'avoir beaucoup à dire à propos du déclin de l'empire américain.

L'histoire se répète

De la Grèce antique à l'Empire romain, en passant par l'essor de l'islam, la colonisation de l'Afrique jusqu'aux guerres en Irak et en Afghanistan, l'humoriste ne laisse rien en plan et montre que l'histoire se répète, pour le meilleur et pour le pire.

«Je parle de la manière dont l'humanité est immuable. Les empires continuent à faire ce qui a marché pour eux, alors que ça ne fonctionne plus à notre époque. C'est comme regarder une vieille femme porter des shorts très courts; elle a déjà eu de belles jambes que tout le monde regardait. C'est comme ça que raisonnent les empires», explique Colin Quinn.

«Philosopher a fait le succès des Grecs. Ils ont continué à le faire jusqu'à ce que ça ne marche plus et on ne pouvait pas leur dire que leur problème était de penser. Quant aux Romains bâtisseurs, ils ont tellement construit que l'Empire leur a échappé. Ils ont construit de façon compulsive jusqu'à leur chute à la suite du choc avec les barbares», ajoute-t-il.

Dans Long Story Short, Colin Quinn explique, entre autres, comment Antigone a ouvert la voie à Snooki de l'émission Jersey Shore et pourquoi César a été le premier mafieux italien sur terre, en comparant les anciennes civilisations aux sociétés d'aujourd'hui, le tout sur le ton de la satire sociohistorique.

- The Decline of the American Empire, dimanche soir, 19h, à la salle Wilfrid-Pelletier.

- Long Story Short, demain, 19h, à la Cinquième salle de la Place des Arts.