«Nous contribuons au processus de paix en riant les uns des autres», lance Maz Jobrani, animateur du Ethnic Show - Ethnical Difficulties, un spectacle qui s'est terminé dimanche après huit représentations à guichets fermés au festival Just for Laughs.

La FTQ aussi contribue à la paix dans le monde - sinon sur les chantiers où c'est bien tranquille cette semaine, de toute façon - en commanditant, par le Fonds de solidarité, la série de spectacles au Club Soda où l'Ethnic Show réunissait un Américain d'origine iranienne, un Juif de New York, un Grec de Montréal, un Haïtien de la côte Ouest et un Italien de Chicago.

«Préparez-vous à jouer la carte raciale», avait averti l'annonceur maison à la foule constituée à moitié de Juifs, d'après la réponse à la question de Jabrani: «Y a-t-il des Juifs dans la salle?» «Nous avons ici une spectatrice palestinienne... Madame, dites Shalom à la dame juive qui est là-bas. Non, elle ne prendra pas votre place si vous vous levez...»

Jabrani, lui, chérit son passeport américain qui, malgré ses origines iraniennes, lui permet de visiter plus de pays que ses compatriotes d'Iran qui, dit-il, peuvent choisir d'aller en vacances soit en Corée du Nord, soit en Syrie... «Comme l'an passé...»

Conseil aux amis musulmans

Quant au New-Yorkais Modi, il avait un conseil pour ses amis musulmans: «Des immeubles ont sauté partout en Europe à cause d'une image de Mohammed publiée dans un journal... Pourtant, il ne passe pas une journée sans que l'on voie quelque part une illustration de Moïse avec son nez crochu... En fait-on toute une histoire, nous? Non... Il ne faut pas faire sauter les immeubles: il faut les acheter, faire changer le zonage et les revendre cinq fois le prix!»

L'ex-Montréalais Angelo Tsarouchas, qui a grandi dans Parc-Extension, a eu moins d'impact «ethnique» en murmurant les conversations qu'il a avec sa nouvelle femme arménienne. Elle: «Vas-tu m'aimer encore si tu gagnes à la loto?» Lui: «Oui, je vais m'ennuyer de toi...» La première de la comédie Fred and Vinnie, avec Tsarouchas dans le rôle principal, a lieu jeudi au cinéma du Parc.

Wil Sylvince n'y sera pas: l'Haïtien aime la ville, mais il veut être sûr de quitter Montréal avant que l'hiver arrive. «Il fait vraiment froid quand même les sans-abri pensent à se trouver un job...»

Sebastian Maniscalco, lui, n'a pas de problème avec les classes sociales ou les ethnies: l'irascible Italien en a contre l'humanité entière! Surtout celle qui donne à ses enfants un trophée pour une 29e place à une compétition: «Il faut faire comme au Japon: les enfants de 2 ans sont en troisième année et, s'ils se tiennent mal à table, ils sont une honte pour le pays entier!»

Tout le monde, finalement, a souligné l'ouverture des Montréalais devant l'humour «ethnique». Qu'en serait-il d'un concept semblable en français à Juste pour rire? Parlerait-on d'un «show raciste»?