Quatre ans après avoir présenté Là où je vis dans le cadre du Festival Transamériques, Danièle Desnoyers est de retour avec Sous la peau, la nuit, une création pour six oiseaux nocturnes.

C'est un documentaire sur le monde des cabarets montréalais des années 40 qui a été l'élément déclencheur du processus de création de la chorégraphe Danièle Desnoyers.

«Ç'a surtout été une bougie d'allumage. J'ai interprété sur scène la richesse de cette époque, mais je l'ai vite transposée dans un style plus contemporain, plus proche de notre réalité et de celle des danseurs», précise Danièle Desnoyer dont le processus de création itinérant s'est déroulé à Montréal, New York et Berlin.

«J'ai commencé la création au Centre chorégraphique Circuit Est de Montréal, mais très vite, j'ai été invitée en résidence à New York où j'ai voulu travailler uniquement en soirée, dans les lumières de la ville qui s'allument et celles du jour qui s'éteignent», explique la chorégraphe insomniaque.

Sous la peau, la nuit est donc une pièce très nocturne, aux antipodes de la luminosité de Dévorer le ciel, la précédente création de Danièle Desnoyers.

«La pénombre a été notre point d'ancrage et la pièce est révélée par la lumière. Alors je dirais qu'il y a une certaine part d'ombre chez chacun des danseurs, mais aussi d'humour, d'ironie et d'émotions à fleur de peau. Le corps est perméable à la nuit et à la sensualité. La nuit est un véritable écrin pour l'imaginaire et, étant moi-même un oiseau de nuit, j'ai toujours aimé ces atmosphères nocturnes.»

Dualité

Portant de grands pantalons larges et plissés, presque trop grands pour eux, les trois danseurs et trois danseuses évoluant sur scène explorent la dualité du rapport homme/femme.

«Toutes mes pièces abordent des rapports qui ne sont pas unilatéraux et qui évoluent au cours de la pièce, explique la chorégraphe. Les rapports homme/femme ne m'intéressent pas, mais j'aime les voir se rencontrer: cette dualité est passionnante contrairement aux rapports de couple. S'accorder la permission d'approcher l'autre, de fabuler ensemble, de se rencontrer et de se séparer sont autant d'éléments qui me fascinent et c'est ce que j'ai choisi d'explorer.»

Adepte du mélange des genres, Danièle Desnoyers n'y déroge pas avec cettecréation. Elle a choisi d'utiliser une compilation musicale variée, alliant musique populaire, contemporaine, électro-acoustique et même des partitions de piano jouées en direct par l'une des interprètes.

«Une partition assez éclectique, un peu comme mon iPod!», s'amuse-t-elle.

Danièle Desnoyers s'apprête à créer une nouvelle pièce, qui sera présentée en 2014 au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Il s'agit d'une coproduction canadienne et européenne qui sera aussi à l'affiche du Théâtre national de Chaillot, à Paris. Reconnue des deux côtés de l'Atlantique, la chorégraphe sera également en tournée, l'an prochain, avec Dévorer le ciel, au Québec puis dans 11 villes en Europe.

___________________________________________________________________________

Sous la peau, la nuit, du 2 au 4 juin, à 20h, à l'Usine C.