Le Vent du Nord est le groupe phare du trad québécois. Ses concerts sont prisés autant en Amérique francophone que dans tous les pays où l'on célèbre les folklores. Aux États-Unis, par exemple, le groupe québécois a donné plus de 600 concerts dans 40 États ! Avant que le Vent du Nord souffle la matière de son nouvel album (Têtu) aux FrancoFolies demain, le multi-instrumentiste Olivier Demers (violon, guitare, pieds, chant) nous offre six de ses souvenirs de tournée.

Road trips en Norvège

«Nos tournées en Norvège consistent en une douzaine de dates en voiture - sauf exception: en avion lorsqu'il faut aller loin au nord. Ces road trips sont tout simplement extraordinaires. Les montagnes, les contours des fjords, les villages plantés au fond des vallées... c'est à couper le souffle! Il faut dire que les Norvégiens ont un grand désir de beauté, d'unité, de cohésion esthétique. Cette quête de beauté se reflète dans leur culture, dans leur musique et dans les équipements dernier cri de leurs très belles salles de concert. Ainsi, nous adorons tourner dans les pays scandinaves; nous le faisons une ou deux fois par année.»

Anniversaire à Glasgow

«Nous avons joué dans presque toutes les salles de Glasgow. Cela se produit généralement au festival Celtic Connections, présenté en janvier. C'est un grand rassemblement celtique où les artistes québécois sont les bienvenus, car ils y sont considérés comme des cousins de la fesse gauche. Pour notre 10e anniversaire, en 2012, nous nous sommes produits dans la plus grande salle de la ville; 26 musiciens étaient réunis sur scène afin d'y jouer notre musique - dont les membres de célèbres groupes trads: Väsen de Suède, Dervish d'Irlande, Breabach d'Écosse. Même Sean Connery était dans la salle!»

Stress dans l'Idaho

«En plein hiver 2014, nous arrivions du Montana et roulions sur les immenses étendues désertiques de l'Idaho, l'un des plus beaux paysages des États-Unis. Or, le GPS nous a conduits vers une route fermée l'hiver, ce qui nous a obligés à faire un immense détour afin de nous rendre à Twin Falls. Notre véhicule est alors tombé en panne. Par miracle, nous étions sur une dénivellation de 70 km. Nous avons roulé au point mort sur toute cette distance et avons finalement trouvé une station-service... après avoir vécu un gros stress! Nous sommes arrivés à destination une heure avant notre spectacle. Nous nous sommes installés et nous avons joué.»

Concert dans une oasis

«Il y a une dizaine d'années, nous avons donné un concert à Bishop, dans le désert de Mojave, en Californie. Nous avons roulé quatre heures dans le désert pour finalement nous poser dans l'aire gazonnée de ce village construit sur une oasis - une rue principale, quelques bâtiments, un parc, un commerce de produits fins... Très spécial! Pendant notre concert, un préposé à la production venait nous offrir de l'eau entre les chansons, car le mercure pouvait monter jusqu'à 45 oC. Une chaleur intense, sans humidité... Il fallait faire très attention à la déshydratation.»

Festins en Italie

«Dans la province de Bergame, nous avons été invités à Gromo, un village perché dans les montagnes. Un petit château y jouxte la mairie et une place où l'on érige une scène extérieure. Après nos tests de son, le producteur nous a invités au château pour le repas. Une famille entière était là pour nous servir. Les plats étaient cuisinés avec une variété de champignons cueillis le jour même. Les vins et alcools étaient exquis. Une expérience vécue à deux reprises, en 2006 et en 2013, avec la même délectation. Repus, nous traversions la place du village sous les applaudissements de la population locale, et nous nous mettions à jouer.»

Concert symphonique à Victoria

«En 2007, l'Américain Tom Myron a écrit les arrangements d'un spectacle symphonique, présenté d'abord à Portland, dans le Maine. Nous avons beaucoup voyagé avec ce répertoire, d'ailleurs enregistré devant public en décembre 2009, au Grand Théâtre de Québec. Par la suite, nous avons présenté ce concert à Rimouski en 2012, à Saguenay en 2013, à Victoria en 2014. Nous souhaitons encore le faire, car c'est un très bel exemple de cohabitation entre musiques traditionnelle et classique. De cette expérience provient d'ailleurs l'intégration d'un quatuor à cordes sur notre dernier album et dans notre nouveau spectacle.»

À l'Astral ce soir, 19h30. Le groupe trad sera accompagné par un quatuor à

cordes formé de Marie-Pierre Lecault, violon, Émilie Brûlé, violon, Karine Lalonde, alto, et Sophie Coderre, violoncelle.