«J'ai écrit un petit spectacle... qui va rester petit.» Renée Martel a passé sa vie dans «les grosses affaires»... Elle est montée sur scène pour la première fois quand elle avait 5 ans. Avec son père, Marcel Martel, une des grandes figures de la musique western du Québec des années 40, 50 et 60. À l'exception des 10 ans où la maladie l'en a tenu loin, la chanteuse a passé plus de 50 ans sur scène: «la fille à Marcel» deviendra l'une des premières vedettes de la vague yé-yé avant de retourner aux sources paternelles pour incarner la musique country made in Québec.

Ce rôle - peut-être faut-il parler de mission - nourrit encore celle qui sera toujours «la fille de son père», du titre de son récent CD et de la tournée qui s'amorce dimanche aux FrancoFolies, dans l'amphithéâtre mythique du Gesù, où elle n'a jamais mis les pieds.

«J'ai parlé à Diane Tell, qui chante au Gesù avant moi [samedi soir] et elle m'a dit que je me sentirais bien dans cette salle où l'on est près du public.»

Près du monde, Renée Martel l'a toujours été... «Je viens d'une époque où les gens nous adoptaient: nous faisions partie de leur famille», raconte la chanteuse, rencontrée lundi à Radio-Canada avant son passage chez Pénélope McQuade.

Renée Martel fait de la télé depuis qu'elle est ado, participant à l'émission Marcel Martel et ses musiciens (1962-1965) à CHLT, le canal 7 de Sherbrooke, le premier poste de télé «populaire» du Québec qui, quelques années avant, avait donné au pays sa première vedette enfant: Michèle Richard, la fille de Ti-Blanc, violoneux de la plus haute branche et leader des Gais Lurons.

Quand le country arrivera finalement en ville, Renée Martel animera la bien nommée Country Centre-ville (Radio-Canada Moncton, 1993-1996) avec son ami Patrick Norman, avec qui elle avait déjà animé Patrick et Renée. «Patrick et moi avons contribué, je pense, à apporter à la musique country le respect qu'il lui manquait...»

Au-delà du répertoire paternel

Il ne sera pas question de ça, dimanche au Gesù, quand Renée Martel montera sur scène pour son «petit» spectacle où elle n'est accompagnée que d'un trio: son fidèle directeur musical Jacques Roy à la basse, Marc Bonneau à la batterie et Michael Pucci à la guitare - l'un des meilleurs accompagnateurs de Montréal, tous styles confondus.

Au programme: les chansons du CD La fille de son père - Ne ris pas de mon coeur, Adieu mon bel amour, etc. - mais pas juste ça: «Je ne fais jamais de spectacle avec les seules chansons de mon dernier disque...» Tant mieux, sinon on n'entendrait pas Johnny Angel, Cowgirl dorée et Liverpool!

Comme la fille d'à côté qu'elle a toujours été, Renée Martel se réserve du temps pour parler d'elle, des bonheurs et des malheurs qui font que la vie est ce qu'elle est, un tout à partager.

«Il m'est arrivé bien des affaires et, quand je raconte ça aux gens sur scène, parfois il y en a un ou une qui crie: «On t'aime, Renée!» Ça m'aide à continuer... et peut-être aussi à oublier que tout ça va se terminer un jour. Est-ce que je vais tricoter jusqu'à la fin de ma vie?»

On va attendre un peu pour les mitaines de laine... Là, Renée Martel prend la route avec La fille de son père. Le printemps prochain, elle embarque dans la tournée Les années bonheur avec Chantal Pary et Michel Louvain et, à l'animation, nulle autre que soeur Angèle. Belle recette en perspective pour le producteur Martin Leclerc!

Entre-temps, apprenons-nous par ailleurs, Renée Martel se verra «timbrer» par Postes Canada dans une série sur les vedettes de la musique country canadienne qui comprendra aussi les effigies de Shania Twain, k.d. lang, Tommy Hunter et Hank Snow.

Lettre et souvenirs, chantait le père de sa fille, cette chanteuse de vie dont la carrière ressemble à «un amour qui ne veut pas mourir».

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Au Gesù le 15 juin, 20h30.