La dernière fois qu'Axelle Red a chanté à Montréal remonte à l'an 2000. Treize ans plus tard, nous avons interviewé la chanteuse belge qui compte 20 ans de carrière, de son tube Sensualité à son huitième album, Rouge Ardent, sorti en mars dernier.

Lors de notre entretien téléphonique, Axelle Red est chez elle, à Bruxelles, pas très loin de sa ville natale, Hasselt, où le Musée de la mode consacre une exposition à... sa penderie remplie de fringues de designers renommés.

«Le musée avait entendu que j'avais une collection des vêtements de mes 20 ans de carrière, explique-t-elle. C'était une occasion de faire un best of visuel de mes vidéos et de mes photos prises par de grands professionnels... J'ai des pièces uniques de Véronique Leroy, Martin Margiela et Helmut Lang. J'étais assez avant-gardiste», lance-t-elle.

En tant qu'auteure-compositrice-interprète, Axelle Red s'inspire souvent d'une image. Pour son dernier album, Rouge Ardent, la première étincelle fut le film Into the Wild de Sean Penn. «Je me suis éloignée de l'histoire originale, mais je cherchais à écrire sur une histoire d'amour d'enfance, une histoire d'amour éternelle... éternelle, car quelqu'un meurt ou part en exil.

«Il y a beaucoup d'images qui m'ont inspirée, poursuit Axelle Red. La mer devant moi quand j'écrivais dans une maison en Suède. Il y a aussi du Hollywood dans l'écriture.»

Glamour et soul

C'est connu, Axelle Red est glamour, romantique et amatrice de soul. «Mon nouvel album est vraiment du Axelle Red. C'est un pas dans le futur, mais c'est un mélange de tout ce que j'ai fait dans le passé. Les cuivres soul, le son Americana de mon album précédent dans les guitares, ainsi que des mélodies et des textes assez pop.»

L'idole de la rouquine est Carole King. «Mon inspiration est vraiment le songbook américain. Ma mère avait plein de disques, autant les compositeurs de comédies musicales (Gershwin) que les Carpenters», relate-t-elle.

Comme son disque précédent, Un coeur contre le mien, Axelle Red a coréalisé Rouge Ardent avec le réalisateur Mark Plati (David Bowie, Alain Bashung, Émilie Simon, The Cure). Elle a retrouvé sa «famille musicale» de la ville du King, Elvis Presley. «Je vais à Memphis depuis mon deuxième album, en 1993. Je retrouve des musiciens que je connais depuis des années.»

Axelle a enregistré Rouge Ardent aux Royal Studios du légendaire producteur et arrangeur Willie Mitchell, en compagnie de Stu Kimball, guitariste de Dylan et ambassadeur de Nashville. «J'ai du soul mais aussi du country dans la voix», dit par ailleurs Axelle Red.

Par les temps qui courent, la mélomane curieuse écoute le dernier disque du rappeur canadien Drake. «À Memphis, j'ai déjà rencontré son père (Dennis Graham), qui était le batteur de Jerry Lee Lewis», souligne-t-elle.

Il y a des lustres qu'Axelle Red n'a pas donné de spectacle à Montréal. C'était à la Place des Arts, en 2000. «Je suis très contente de revenir à Montréal. Je pourrais revenir plus souvent si les radios jouaient mes chansons», lance-t-elle.

Axelle Red n'a pas su répéter le succès commercial de Sensualité. N'empêche, elle a sorti huit albums en carrière, dont un en anglais.

Entre sa vie de mère et d'artiste, Axelle Red manque de temps. «Je suis heureuse, mais je suis parfois un peu frustrée», lance-t-elle.

Née Fabienne Demal, elle porte bien son nom d'adoption. «Rouge, c'est l'amour, la force et la passion. Je ne fais rien à moitié», conclut-elle.

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Axelle Red se produit ce soir, à 20h, sur la scène de la rue Sainte-Catherine.