Depuis le début de sa carrière il y a une dizaine d'années, le chanteur français Raphaël a vendu au moins deux millions de disques. Et même si son plus récent opus, Super-Welter, a connu moins de succès, le chanteur à la gueule d'ange continue d'attirer des foules de milliers de personnes, qui iront l'applaudir cet été dans les festivals européens.

Hier, pour sa deuxième prestation à vie à Montréal, la supervedette française n'a pourtant pas réussi à remplir le Club Soda au complet. Résultat: même s'il a donné un spectacle généreux - une vingtaine de chansons sans entracte, on ne peut pas l'accuser d'être chiche -, les applaudissements peu nourris entre plusieurs des pièces ont enveloppé la soirée d'une certaine froideur. Et d'un malaise certain.

Raphaël, malgré son énergie et sa bonne volonté, n'a réussi à dissiper qu'à moitié cette impression de vide. En vrai pro, soutenu par trois musiciens qui ont su donner une ambiance cohérente à ses chansons tirées de plusieurs de ses disques, il a cependant livré un spectacle solide et très rock, qui a peut-être décontenancé les fans de Caravane.

En ajoutant du synthé dans une vieille pièce comme Ne partons pas fâchés, et en livrant une version plus rude d'une récente comme Manager, Raphaël a offert en tout cas un spectacle d'une grande unité. Et a prouvé en quelques riffs de guitare que le chanteur charmant peut se transformer en rock star, qu'on a applaudi à sa pleine mesure seulement après la dernière chanson de la soirée... on vous le donne en mille, c'était Caravane.