Le duo est à la mode. Après l'avalanche de disques de duos parus ces dernières années, voici que la formule se répand dans la programmation des FrancoFolies. Stefie Shock est de ceux qui ont opté pour ce type de performance. Il se produira en tandem avec la bassiste Amélie Mandeville. La Presse les met face à face par questionnaire interposé.

STEFIE SHOCK

Raconte-moi votre première rencontre?

Je pense que c'était au Verre Bouteille. Un genre de 5 à 7. Je ne savais même pas à quoi elle ressemblait. On a parlé de toutes sortes d'affaires sauf du sujet en question (NDLR: la possibilité qu'elle l'accompagne sur scène) pour voir si on avait une chimie.

Pourquoi aimes-tu jouer avec des filles bassistes?

Ça me prend une fille pour chanter les mélodies de filles qu'il y a dans mes chansons. Les filles qui chantent et jouent d'un instrument au Québec, ce sont des bassistes! [...] Je ne connais pas de filles guitaristes qui chantent et qui iraient avec mon style. Alors, c'est un karma ou de la chance!

Ta plus grande qualité?

Je laisse mes musiciens s'exprimer à leur manière. Mon batteur et mon claviériste jouent avec moi depuis 11 ans. Alors, on pourrait dire que je suis loyal, mais s'ils sont encore là, c'est parce que j'aime ce qu'ils font et qu'ils jouent librement. J'aime mes musiciens parce qu'ils ont des personnalités fortes.

Ton pire défaut?

Je suis un mauvais leader. Je n'ai aucune autorité. Je suis trop lousse. C'est peut-être à cause de mon aversion pour les patrons. Je n'aime pas l'autorité: la subir ou la faire subir.

Comment es-tu cinq minutes avant de monter sur scène?

J'avale une dernière gorgée de quelque chose, vin ou whisky, je fais le tour de comment ça va se passer dans ma tête. [...] Le stress, ça dépend des soirs. Aux FrancoFolies, je sais que je vais être stressé parce qu'il va y avoir des journalistes dans la salle, qui vont juger mon nouveau show que je vais présenter après très peu de rodage.

Que veux-tu en spectacle?

Je veux que les gens aient un réel plaisir. Je cherche à offrir un divertissement cool, quelque chose qui va faire en sorte qu'ils vont se lever et danser. (...) J'ai toujours eu ce besoin-là. Même quand j'étais DJ. Quand je remplis la piste de danse, c'est là que je vois que j'ai réussi.

En quel musicien voudrais-tu te réincarner?

Stewart Copeland (The Police). C'est mon batteur préféré. J'ai toujours eu un faible pour les batteurs - et j'en suis un moi-même. Copeland, c'est le fin du fin dans le goût, l'allure rythmique, le son et le style. Il est phénoménal.

Ton plaisir coupable?

Je les collectionne! (...) Puisque c'est les FrancoFolies, je pourrais t'en sortir un en français, ce serait plus chic: Elsa de Didier Barbelivien.

Es-tu un bon boss?

Non! Elle, elle dit sûrement oui, parce qu'elle a le droit de faire ce qu'elle veut!

AMÉLIE MANDEVILLE

Raconte-moi votre première rencontre?

Je l'ai rencontré à la première pratique qu'on a faite pour le lancement et pour la tournée. C'était assez dernière minute. Il a fait confiance à Vincent (Réhel) et Justin (Allard) et il m'a engagée pour la tournée. J'ai trouvé que c'était un gars énergique et quand même assez réservé. Il a été le fun, la pratique s'est bien déroulée.

Pourquoi il aime avoir une fille bassiste?

Il veut une voix féminine, alors il a un deux pour un quand c'est une bassiste qui chante! Et quand c'est deux pour un, ça fait plaisir à tout le monde: au band et à la production (NDLR: elle sous-entend que ça coûte moins cher).

Sa plus grande qualité?

Il a du talent dans plein d'affaires, pas juste en musique: il joue bien du drum et de la guitare, mais il a aussi des projets de radio, de cinéma et de théâtre et ça lui réussit bien.

Son pire défaut?

Il est vraiment chialeux au restaurant! Avant de faire son choix, avant de commander une entrée, il peut facilement poser 15 questions à la serveuse. Si c'est cuit dans le beurre, si c'est trop gras, il ne le prend pas. Il faut que ce soit santé.

Comment est-il cinq minutes avant de monter sur scène?

Ça dépend. Soit il est stressé et il capote, soit il est vraiment relax et il n'y a rien à faire, il n'aura pas le trac. L'un ou l'autre.

Que veut-il lorsqu'il monte sur scène?

Qu'il y ait des filles qui dansent en avant! Il veut donner un show. Des fois, il prépare des anecdotes dont le band n'est pas au courant. Il veut faire rire le monde, que les gens aient du fun, que ce soit une expérience de party.

En quel musicien voudrait-il se réincarner?

Je pense que ce serait un batteur. Bernard Purdie (NDLR: batteur funk, jazz et soul, qui a notamment joué avec James Brown, Aretha Franklin et Dizzy Gillespie). Il y a des leçons de batterie de lui sur YouTube et il est pissant. Stefie a pris des trucs de lui.

Son plaisir coupable?

Il n'aime vraiment pas Santana. Quand tu m'as demandé en quel musicien il voudrait se réincarner, j'ai eu envie de dire Santana, sauf que ç'aurait été vraiment chien... Mais, moi, je pense qu'il écoute du Santana en cachette.

Est-il un bon boss?

Oui, il est super cool!

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Stefie Shock, à L'Astral, le 13 juin, à 19h30.



Deux par deux rassemblés


Jimmy Hunt Duo

Juste à temps pour les FrancoFolies, Jimmy Hunt a fait paraître un mini-album intitulé Les vagues. En plus de la chanson-titre, ritournelle folk où le chanteur joue au marin en partance («J'aurais bien aimé t'emmener avec moi/Mais les vagues te font mal au coeur»), il compte deux autres chansons romantiques: la nocturne Ronde (avec une guitare électrique qui a du panache) et la charnelle Vie normale. Jimmy Hunt se produira en compagnie de Christophe Lamarche Ledoux qui jouera des «claviers vintage», pour reprendre les mots de l'attachée de presse de sa compagnie de disques, Grosse Boîte.

Les 8 et 9 juin, à 19h, au Club Soda, en première partie de Jean-Louis Murat.

Cali et Steve Nieve

Il déjà mis le feu au Club Soda et aussi à la place des Festivals. Cali, le chanteur énervé, revient à Montréal dans un formule intime avec le pianiste britannique Steve Nieve, qui a collaboré avec Bowie, les Neville Brothers et, surtout, Elvis Costello. Il mène également une carrière de compositeur en solo. «C'est bien la première fois qu'on ne voit pas [Cali] traverser la salle sur la tête des gens», a écrit le quotidien bruxellois Le Soir, à propos de ce concert intime où le chanteur de Perpignan se montre «plus modéré que jamais» et retrouve toute sa force «sans perdre l'essentiel».

Les 15 et 16 juin, à 19h30, à L'Astral.

Photo: fournie par Pierre Perreault

Amélie Mandeville