Zaz! Avec un nom comme ça, on a déjà envie d'entendre ce que ça donne. Zaz, c'est vif et électrique, un couteau dans la prise, bzzzt! Zaz, ça fait des étincelles. À vérifier, ce soir, 17h, à la Tente slam, puis à L'Astral dimanche, en première partie de Bïa et Yves Desrosiers. La nouvelle sensation de la chanson française devrait causer un électrochoc.

«C'est la première fois que je viens au Québec, je suis super excitée! Tous mes potes qui sont venus ne m'en ont dit que du bien, que je m'y sentirais comme chez moi.»

Elle a connu une fulgurante ascension dans le firmament de la chanson et plus encore depuis mai, lorsqu'elle a enfin lancé un premier disque après avoir remué ciel, terre et coeurs avec sa chanson Je veux qu'elle pousse d'une voix chaude et intense...

«Tout va très, très vite, lance Zaz (Isabelle Geoffroy de son vrai nom). Il faut que je sois dans une demi-heure au centre de Paris pour filmer une interview dans la rue avec TF1; hier, c'était un concert, il y avait France 2 aussi. Je suis complètement épatée par ce qui se passe.»

Le bon karma, elle l'a. Cette femme de coeur touche enfin au succès, après des années de galère, de boulots de musique «qui payaient, mais faire de l'argent, ce n'était pas un but», dit Zaz. Elle a commencé à 21 ans grâce à une bourse. Puis, formation de huit mois, premiers concerts de blues.

«J'étais très émotive, dit-elle. Les premières scènes que je faisais, je tombais dans les pommes. J'ai fini par m'y habituer. Plus jeune, ça a toujours été difficile de m'exprimer, or, la scène, pour moi, a été une libération. C'est là que je me suis trouvée.»

En 2001, elle est devenue chanteuse dans un orchestre de bal.

«Le bal, c'est le genre d'orchestre qui fait le tour des villages, explique-t-elle. On faisait de la vieille chanson, du musette, mais aussi tous les succès populaires.»

«C'est pour faire bouger jusqu'à quatre, cinq heures du matin...»

Style éclectique

Une vraie troupe, avec danseurs, musiciens, techniciens. Une expérience formatrice, devine-t-on, en écoutant les styles qui colorent son premier album, du blues au manouche, en passant par la bonne vieille chanson classique.

Les boulots de musique ont fini par la lasser. Elle a tout laissé en plan pour rentrer à Paris, gagnant sa vie en chantant dans la rue... comme une certaine Piaf à ses débuts. La môme Piaf à qui l'on a comparé son joli grain de voix.

«Un jour, j'ai répondu à une annonce dans le journal d'un producteur qui cherchait à travailler avec une belle voix cassée. Je me suis dit: c'est tout à fait moi, ça!»

Le karma, on vous dit. À presque 30 ans, tout s'est mis en place. Raphaël, qui l'a entendue dans un bar, a craqué pour Isabelle, lui offrant trois chansons originales. Le reste de son histoire s'écrit présentement. Son disque éponyme a débuté à la 11e position du palmarès en France.

«Je profite de tout ce qui passe. C'est plein d'amour, plein de belles choses, c'est une belle expérience. Mais si un moment donné ça ne fait plus pour moi, je fais stop!»

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Zaz, à la Tente slam à 17 h.