La grande question avant le spectacle de Dead Obies au Festival d'été de Québec (FEQ) était de savoir si le buzz montréalais entourant le groupe s'était propagé jusque de l'autre côté de l'autoroute 20.

La réponse: assez pour qu'une file interminable de gens soit refoulée à l'entrée avant même que le spectacle commence.

Fidèles à leurs habitudes, les six membres de Dead Obies ont bondi sur scène déjà gonflés à bloc. «Êtes-vous prêts pour 45 minutes de Sud sale?» a hurlé Yes Mccan.

Quand ce dernier a demandé si beaucoup de spectateurs s'initiaient à Dead Obies pour une première fois, la réaction a été forte.

«La prochaine chanson s'appelle Machine. J'ai des parents qui ont travaillé toute leur vie dans une usine pour me permettre de vivre mon rêve. Et là, je suis ici.»

Voilà l'univers de Dead Obies: des fils d'enfants qui ont grandi dans la rage juvénile de banlieue de la classe moyenne. Avec son premier album, le collectif de six rappeurs s'est donné comme mandat de brasser la cage du «petit Québec». Hier soir, Dead Obies a brassé la cage de la ville de Québec de façon explosive, sans aucune complaisance.

«On n'est pas habitués de jouer quand il fait clair. Est-ce qu'il y a des gens frostés?», a lancé Yes McCan avant de balancer What It Is et la funèbre Do Or Die.

Toute une soirée de hip-hop animait (à grande majorité de testostérone) le parc de la Francophonie, hier. Manu Militari et Cypress Hill succédaient à Dead Obies. On comprend pourquoi le FEQ aimerait pouvoir aménager une scène plus médiane entre les Plaines et la scène Loto-Québec, respectivement de 6000 et 80 000 places.