Le pianiste brésilien Arnaldo Cohen faisait lundi soir à L'Assomption ses débuts dans notre grande région métropolitaine. M. Cohen s'est déjà fait entendre à Québec. Montréal l'a reçu deux fois comme juge au Concours international de piano mais n'a jamais entendu le pianiste.

Invité par le Festival de Lanaudière à ouvrir la série des églises, M. Cohen avait consacré son programme à Franz Liszt, pour le bicentenaire. Il modifia cependant le programme d'abord annoncé, remplaçant les Réminiscences de «Norma» par deux pages tirées des Années de pèlerinage, soit Vallée d'Obermann et Sonetto 104 del Petrarca.

Peu connu ici, Arnaldo Cohen n'avait attiré que 250 personnes environ dans cette très belle église de L'Assomption qui semblait tout à coup bien grande. La réverbération y était d'ailleurs en accord, c'est-à-dire excessive et brouillant les lignes dans les fortissimos, qui sont légion chez Liszt.

Lanaudière vient d'installer à son Amphithéâtre des écrans géants qui magnifient tout ce qui s'y passe. Bravo. Il faudrait maintenant trouver une solution -par exemple, une conque transportable- au problème de l'acoustique des églises, surtout pour ce qui concerne le piano.

Ce problème a précisément rendu difficile l'écoute d'une bonne partie du récital. On se trouvait pourtant en présence d'un pianiste de première grandeur, musicien et interprète autant que technicien.

Le poète se révéla dans Vallée d'Obermann et dans les pièces suivantes, à l'exclusion de la tapageuse Rhapsodie espagnole choisie pour fermer la première moitié comme une concession à ce petit côté un peu vulgaire qui existe chez Liszt.

La grande Sonate en si mineur, le moment le plus attendu du récital, occupa l'après-entracte de ses 30 minutes. La vision de M. Cohen est plus tourmentée que lyrique. Les dernières mesures, jouées tel qu'indiqué, «Lento assai», c'est-à-dire «très lent», furent suivies d'un très long et magnifique silence que le pianiste rompit hélas! par deux rappels : Consolation no 3, de Liszt encore, et Valse minute, de Chopin.

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ARNALDO COHEN, pianiste. Lundi soir, Église de L'Assomption. Programme consacré à Franz Liszt. Dans le cadre du 34e Festival de Lanaudière.