Le Festival de Lanaudière commence ce soir avec un récital du pianiste Alain Lefèvre à l'église de l'Assomption. Mais la grande ouverture à l'Amphithéâtre Fernand-Lindsay, qui fête ses 25 ans cette année, aura lieu jeudi soir avec l'Orchestre Métropolitain, le Cirque Éloize et le pianiste Stewart Goodyear. Aux commandes de cette soirée haute en couleur: le chef d'orchestre canadien Julian Kuerti, avec qui La Presse s'est entretenue.

Il y a 15 ans, le Cirque Éloize était présent pour la première fois au Festival avec la pièce Cirque Orchestra. On fête ce 15e anniversaire en même temps que les 25 ans de l'Amphithéâtre en présentant une version remaniée de ce numéro de cirque, exécuté sur la musique de différents compositeurs tels que Barber, Saint-Saëns et Stravinsky.

«Les artistes du Cirque sont intégrés à l'orchestre et à l'idée d'un concert symphonique, dit Julian Kuerti. Nous ne faisons pas que les accompagner, nous jouons tous ensemble.»

Loin d'être un puriste, le chef d'orchestre de 37 ans - qui parle bien français - est favorable à ce mélange des genres.

«Ce ne sera pas la première fois que je joue avec un cirque, je l'ai déjà fait à Berlin pour un concert de fin d'année. J'aime beaucoup cela parce que dans la culture de la musique classique, nous ne sommes pas toujours ouverts aux autres formes d'art. En jouant avec d'autres artistes, il y a beaucoup de possibilités et c'est intéressant pour le public. Cela demeure un concert «sérieux», mais on explore de nouvelles idées. L'art doit vivre. Il ne doit pas être endormi ou mort.»

Julian Kuerti est né dans la musique. Fils de l'éminent pianiste Anton Kuerti et de feu la violoncelliste Kristine Bogyo, il a commencé le violon à 7 ans. Mais il ne croyait pas pour autant qu'il ferait carrière comme musicien. Trente ans plus tard, il dirige des orchestres un peu partout sur la planète en tant que chef invité.

«J'ai d'abord étudié les sciences à l'université. Après quatre ans, j'ai décidé que les sciences, c'était plus une curiosité qu'une passion pour moi. J'ai alors décidé d'étudier la direction d'orchestre, d'abord au Canada, puis à Berlin et ensuite à Budapest.»

Après ses études, il a notamment été chef adjoint du grand James Levine à l'Orchestre symphonique de Boston. Il est chef principal de l'Orchestre symphonique de Concepcion, au Chili, depuis 2012. C'est l'an dernier qu'il est devenu chef invité principal de l'Orchestre Métropolitain.

En première partie du concert, on entendra le Concerto pour piano no 2 de Bartók. Le soliste invité, Stewart Goodyear, est originaire, comme Kuerti, de Toronto. Ayant beaucoup fait parler de lui en réussissant l'exploit de jouer les 32 sonates de Beethoven de mémoire en un seul jour à Toronto, il y a 2 ans, Goodyear en est à sa seconde visite au Festival. Il donnera également un récital à l'église de Saint-Sulpice le 22 juillet.

«Ce sera la première fois que nous jouons ensemble, mais je le connais depuis notre jeunesse, dit Julian Kuerti. Il a suivi des leçons de piano avec mon père et il est venu chez nous à quelques reprises.»

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Orchestre Métropolitain au Festival de Lanaudière, 10 juillet, 19h30, Amphithéâtre Fernand-Lindsay