Depuis une dizaine d'années, on entend parler de l'approche hybride du Portico Quartet que constituent aujourd'hui Jack Wylie (saxophones soprano et ténor), Duncan Bellamy (batterie, hang, électronique), Milo Fitzpatrick (contrebasse modifiée) et Keir Vine (claviers, électronique, hang).

À défaut de techniques avancées, ces musiciens ont manifestement des références. Les évocations stylistiques des styles ambient et électro, ou même l'évocation de la musique balinaise (par l'usage du hang) sont étoffées. À l'évidence, ce son d'ensemble est étudié.

Plus précisément, le galbe synthétique des compositions originales du Portico Quartet confère une saveur particulière à l'instrumentation exploitée en temps réel. Cette dimension électronique compense pour les limites de l'exécution humaine, de la relative pauvreté harmonique et de la simplicité rythmique. Ça ne paraît peut-être pas, mais ce que font devant nous ces musiciens est rudimentaire de manière générale, quoique convenable dans le contexte.

Les qualités de cette musique, en fait, sont essentiellement texturales, la surimpression de ces couches sonores produit parfois des effets intéressants sur la performance des musiciens.

On imagine, en ce sens, que Portico Quartet a des prétentions de singularité, à l'instar d'autres artistes venus de l'électro qui incluent le jeu instrumental à leur proposition - on pense entre autres à Archipelago, Caribou, Four Tet, Nicolas Jaar, Bonobo, Cinematic Orchestra, etc.

Il arrive toutefois que cette approche donne l'impression que ses praticiens ménagent la chèvre et le chou et ne génèrent au finish qu'une suite d'exercices de style sans profondeur réelle. Dans le cas du Portico Quartet, cette impression est sporadique. Des hauts, des bas, des plateaux, et des pièces concluantes dans la dernière ligne droite...