Il semble que Kurt Rosenwinkel traverse une phase Caipi. Voilà, en tout cas, le titre d'un album récent évoquant le cocktail national du Brésil, la caïpirinha. Le voyez-vous venir? À L'Astral, hier soir, on le voyait fort bien!

Excellent guitariste, compositeur hautement respecté sur la planète jazz, le musicien américain nous offrait hier soir le contenu (et plus encore) de l'album Caipi (étiquette Heartcore Records), superbe rencontre entre jazz nouveau et musica brasileira... nova.

Le mariage a été célébré à la fin des années 50, l'union se poursuit avec des projets aussi concluants entre musiciens américains et brésiliens: Pedro Martins, chant et percussions; Olivia Trummer, piano et chant ; Frederico Heliodoro, percussions; Antonio Loureiro, chant, guitare et claviers; Bill Campbell, basse; Kurt Rosenwinkel, guitares et direction.

Ces artistes sont tous compétents, habités, très présents. Tous improvisateurs et interprètes de très bon niveau.

La saudade, le jazz, le groove, la richesse harmonique, ces chants aériens, cette vibration tropicale. Obrigado, Kurt Rosenwinkel, musicien qu'on avait d'abord connu pour sa haute virtuosité, et dont on a ensuite découvert les grandes qualités compositionnelles... sans se rouler par terre. Transplanté en Europe depuis plusieurs années, il a fait dans le post-fusion, il a exploré, s'est parfois trouvé entre deux chaises, on a perdu l'intérêt un tantinet...

Et voici ce magnifique projet, ces pièces longues, très nourrissantes rythmiquement et harmoniquement, bien au-delà de la samba jazz, et qui peuvent quand même accueillir des chansons en leur sein. Délicieux!