Robert Hurst, contrebasse, Lenny White, batterie, Steve Nelson, vibraphone : musiciens de réputation internationale, sidemen archiconnus (autrefois chez Branford Marsalis, Chick Corea, Mulgrew Miller, etc.) étaient mercredi sous la gouverne de la pianiste Renee Rosnes.

À la Maison symphonique, la jazzwoman de 56 ans présentait hier la matière de son nouvel album, Beloved of the Sky, sous étiquette Smoke Sessions Records.

Transplantée à New York depuis les années 80, elle est de loin la meilleure femme pianiste de jazz originaire du Canada : fluidité et articulation exceptionnelles, profondeur harmonique, concordance parfaite avec le swing polyrythmique. 

Convenons qu'elle est une musicienne de jazz classique, quoique plus contemporaine que son mari, Bill Charlap, aussi un pianiste de haute volée. Chose certaine, ses propositions ne débordent aucunement des paramètres inscrits entre les années 50 et 80, le tout servi avec un fort parfum new-yorkais.

Aucune surprise dans les concepts mis de l'avant, aucune innovation apparente au programme; l'intérêt se trouve plutôt dans l'excellence de l'exécution, dans le haut coefficient de difficulté des structures et improvisations, dans la personnalité des interprètes à l'intérieur de ces paramètres relativement étroits. 

Sans être conservateur ou traditionaliste, on peut donc  éprouver un grand plaisir à voir et entendre ces musiciens reproduire parfaitement l'esprit d'une autre époque et le transcender comme le font les musiciens classiques avec les grandes oeuvres du passé.