«Pour profiter de la présence des médias étrangers», la direction du Festival international de jazz de Montréal a livré samedi après-midi le bilan de sa 36e édition qui ne se termine pas avant dimanche soir.

«Typiquement montréalais... et parfaitement universel!», a lancé Alain Simard, le président-fondateur du «plus grand festival de jazz au monde» qui, au fil des ans, a su «raffiner sa formule d'animation urbaine». Aujourd'hui, les deux-tiers de son budget de 30 millions vont à la production d'activités gratuites qui confèrent à l'événement des sommets «inégalés en esprit et en affluence». Même si le mauvais temps de la semaine pourrait amener un «léger manque à gagner».

Conclusion: «Le Festival de jazz fait du bien à Montréal».

Des chiffres entendus samedi: le FIJM fait 2 millions d'entrées par année, amène 100 000 touristes «différents» à Montréal où ils passent 7,6 nuitées. En ajoutant à cela les dépenses des excursionnistes du Québec et celles des 2000 employés du Festival, l'apport de l'événement, selon son directeur général Jacques-André Dupont, s'élèverait à 73 millions en «argent neuf».

Toutefois, le Festival de jazz est aux prises avec une «problématique financière» nouvelle: malgré l'affluence grandissante, ses revenus baissent, particulièrement dans la colonne «nourriture et boissons». Cette baisse - Simard parle de un million plus par rapport à 2010 - serait due à la concurrence des commerces voisins du site du Jazz - dix nouveaux depuis l'an dernier, nous dit-on - qui profiteraient grandement des grandes foules qu'attire le Festival.

«Nous sommes contents de contribuer à la création de la richesse, dira Jacques-André Dupont, mais si nos revenus continuent de baisser, nous ne pourrons plus financer le développement du Festival...»

Le FIJM s'est donc donné comme priorité de contacter hôtels et restaurants pour voir comment ces commerces, qui en tirent profit, pourraient contribuer à son financement. J.-A. Dupont a confiance que «ça va se passer dans la bonne humeur »

Et la musique? 

Dans ce «festival de musique programmé par des fans de musique pour des fans de musique», les coups de coeur du directeur artistique André Ménard - énumérés en anglais seulement -- ont été nombreux, du spectacle Lo Esencial ITAL de Flamenco Vivo, présenté cinq jours à la Cinquième salle, au collectif montréalais The Brooks en passant par la Belge Mélanie Di Biasio et les Canadiens Colin James et Molly Johnson.

Laurent Saulnier, lui, s'est attardé à l'apport des musiciens québécois, évoquant le grand événement de mardi avec les Barr Brothers; le spectacle hommage à Vic Vogel, absent pour cause de maladie; Franklin Electric avec Florence K qui n'en finit plus de s'illustrer; Bobby Bazini à Wilfrid-Pelletier avec Booker T. Jones; le labo de Jorane et West Trainz qui, pour Saulnier, a renouvelé le concept du déambulatoire.

Par ailleurs, le vice-président à la programmation voit encore beaucoup de talent d'ici à mettre en valeur dans sa série Nouveau Folk, à la Cinquième salle où les Trifluviens de Bears of Legend et Mathieu Holubowski, notamment, se sont fait beaucoup de fans.

Pour Saulnier, LA nouveauté de cette année reste toutefois le Club Jazz Casino de Montréal à la Place SNC-Lavalin (De Bleury/René-Lévesque) qui, dès l'ouverture, avait déjà ses habitués et qui offre encore un grand potentiel de développement.

Le 37e Festival international de jazz de Montréal se tiendra du 30 juin au 9 juillet 2016.