Ben Sidran a peaufiné au fil des ans une manière de faire les choses qui, si elle puise à plusieurs sources, est vraiment sienne. Une manière qui ne pourrait s'exprimer de plus belle façon que dans l'intimité d'une petite boîte de jazz comme l'Upstairs.

Lors du premier de ses quatre rendez-vous en deux soirs, hier, Sidran a chanté ses propres compositions, de la jazzy-swing Take a Little Hit au blues philosophique In the Beginning, intégrant parmi ses solos et ceux de ses guitariste et contrebassiste, des monologues quasi musicaux par leur rythmique et leur phrasé.

Sidran nous a donné un avant-goût de son prochain album, une chanson intitulée The King of Harlem et inspirée par le séjour à New York du poète espagnol Federico Garcia Lorca. Une chanson vibrante, fiévreuse, dans laquelle les expressions espagnoles fusaient comme autant de cris en accord avec le rythme de New York.

Sidran a également repris à sa manière des chansons de Dylan que les jazzmen ont eu tendance à bouder parce que trop simples au plan harmonique, nous a-t-il expliqué. Son adaptation inédite, remarquable, de Love Minus Zero/No Limit a bellement illustré le credo de Sidran: le jazz est d'abord une façon d'aborder les choses, si sacrées soient-elles, en toute liberté.

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Sidran et sa bande remettent ça ce soir à l'Upstairs à 19h et 21h45.