Même après sa mort, Paco de Lucia, le maître de la guitare flamenca décédé en février dernier, récolte les honneurs.

Le Festival international de jazz de Montréal (FIJM) lui a décerné mardi le 11e prix Antonio-Carlos-Jobim, qui est remis pour la première fois à titre posthume. La 35e édition du festival lui est également dédiée.

Le prix Antonio-Carlos-Jobim a été créé il y a 10 ans, à l'occasion de la 25e édition du FIJM, pour récompenser «un artiste ou un groupe qui s'est particulièrement démarqué dans le domaine de la musique du monde».

Paco de Lucia s'est fait connaître pour sa grande virtuosité technique et pour avoir renouvelé le style flamenco traditionnel en l'intégrant au jazz. Sa renommée était internationale et il a connu le succès durant près d'un demi-siècle, tant seul qu'en groupe, notamment avec les non moins célèbres guitaristes Al Di Meola et John McLaughlin.

Celui qui a ouvert le FIJM en 2011 a succombé à une crise cardiaque le 25 février dernier, à l'âge de 66 ans, alors qu'il était en vacances dans le sud du Mexique.

Paco de Lucia s'est produit à huit reprises au FIJM entre 1986 et 2011, en salle comme à l'extérieur. Dans son annonce par voie de communiqué, le FIJM affirme qu'il «a profondément marqué l'histoire du Festival international de jazz de Montréal» et que ses prestations «ont toujours été attendues et chaudement appréciées».

«En 1986, le musicien a été encensé, confirmant son statut de "l'un des meilleurs guitaristes de la planète, toutes catégories confondues", comme l'annonçait à l'époque le programme», dit encore le communiqué.

Par le passé, le prix Antonio-Carlos-Jobim a notamment été remis à Amadou et Mariam, Youssou N'Dour, Angélique Kidjo et Salif Keita, mais c'est la première fois qu'il est décerné à titre posthume.