À 87 ans et avec plus de six décennies de carrière derrière lui, Tony Bennett ne cesse de surprendre. Le crooner sortira en septembre Cheek to Cheek, un nouvel album de jazz sur lequel il chantera avec Lady Gaga l'âge d'or des classiques de la musique américaine.

Véritable habitué du Festival de jazz, Tony Bennett sera mardi prochain sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier pour offrir à son fidèle public les standards qui ont ponctué sa carrière aux côtés de ses musiciens: le guitariste Gray Sargent, le batteur Harold Jones, le pianiste Michael Ramzy et le bassiste Marshall Wood. Tout comme en 2011, il sera rejoint sur scène par sa fille Antonia.

Vous ne ratez jamais une occasion de participer au Festival de jazz de Montréal. Qu'est-ce que ça représente pour vous?

Je donne des concerts dans le monde entier et je suis toujours à la recherche de salles dotées d'une acoustique de qualité. La salle Wilfrid-Pelletier est devenue au fil des années une de mes salles préférées. En plus, j'adore Montréal!

Quel rapport avez-vous avec votre fille Antonia?

Elle chantait déjà avec mes musiciens quand elle avait 5 ans. Je suis très heureux qu'elle ait choisi ce métier; elle me comprend. C'est une très bonne personne. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui se fait des amis aussi rapidement! C'est une très bonne chanteuse de jazz. Nous interprétons ensemble une très jolie chanson de Steven Sondheim.

La chanson de votre répertoire dont vous êtes le plus fier?

I Left My Heart In San Francisco. C'est sans aucun doute la chanson la plus importante que j'ai faite et c'est toujours ma favorite. Je suis encore heureux de la chanter et le public réagit à tout coup quand il l'entend. À l'époque, Ralph Sharon, un incroyable pianiste jazz, avait un ami qui avait écrit cette chanson. Lors de notre première performance à San Francisco, il m'a dit que ce serait une bonne chanson pour nous. Quand nous l'avons faite en répétition au Fairmont Hotel, les gens qui étaient présents nous ont recommandé de l'enregistrer. Ça a été un hit immédiat. J'ai connu de grands succès, mais jamais d'aussi grands que celui-ci.

Vous souvenez-vous de la toute première chanson que vous avez écrite?

Oui, c'était une chanson pour ma femme intitulée You And I. C'est une chanson d'amour dont je suis très fier.

Avez-vous toujours voulu chanter?

Mon père est mort quand j'avais 10 ans. Toute la famille venait nous voir pour aider ma mère à relaxer alors qu'elle travaillait très fort pour mettre du pain sur la table. Ils formaient un cercle autour de mon frère, ma soeur et moi et nous devions les divertir. Ils m'ont toujours dit qu'ils aimaient la manière dont je chantais. Depuis ce jour, je garde la même passion pour la musique, ce qui me permet de chanter encore comme si je venais de commencer.

La rencontre la plus mémorable de votre carrière?

Sûrement celle avec Lena Horne. Nous nous sommes produits pendant deux ans dans le monde entier. Tout le monde nous a vus ensemble. Quand j'ai rencontré Fred Astaire et Cary Grant, ils m'ont tous les deux dit que c'était le meilleur spectacle qu'ils avaient vu!

Vous exposez vos toiles régulièrement. Quelle place a la peinture dans votre vie?

Je peins tous les jours. La nature est ce qui m'inspire le plus. J'aime écouter de la musique pendant que je peins, comme du classique ou du jazz. Je n'écoute rien d'actuel: je ne suis pas du genre à suivre le top 40. En fait je n'y prête même pas attention!

Même pas aux chansons de Lady Gaga avec qui vous sortez un nouvel album?

Je ne comprends pas qu'elle fasse de la musique contemporaine! Quand elle interprète de grands standards, elle le fait avec une telle émotion... Elle va surprendre les gens par la qualité de sa voix lorsqu'elle fait des chansons de qualité. Nous chantons des reprises en duo sur l'album, mais aussi séparément. Il y a également quelques chansons originales, dont une qu'elle a écrite qui s'appelle Paradise. Avec cet album, je pense qu'elle va devenir plus grande qu'Elvis Presley! Nous avons bien sûr enregistré l'album à New York. Comme le dit la chanson: «Si tu te tailles une place à New York, tu y arriveras n'importe où.»

> À la salle Wilfrid-Pelletier le 1er juillet, 19h30.