Chaude soirée de vendredi, L'Astral est plein, la climatisation ne fait pas défaut. Au rendez-vous, le Béninois Lionel Loueke, guitare et direction, le Nigerian Michael Olatuja, basse électrique, l'Américain Mark Guiliana batterie.

Sous la gouverne de Loueke, le programme fait état d'un jazz d'Amérique protéiné à l'africaine. Le répertoire au programme (notamment des pièces de l'album Heritage, paru chez Blue Note en 2012) est généralement fondé sur des structures simples et ouvertes, qui laissent la place à de longues et généreuses interventions de chacun.

Les concepts rythmiques y sont tributaires du jazz fusion, les grooves et les polyrythmes sont typiques de cette forme issue des années 70 et 80. Nostalgie et virtuosité? Pas tout à fait, il y a actualisation côté batterie, côté basse. Riche en harmonies et en mélodies, la musique de Lionel Loueke se distingue aussi par les textures guitaristiques préconisées (grandes variétés de pédales à effets), par la technique de sa main droite qui s'inspire à la fois de celle de la guitare classique, mais aussi d'instruments à cordes traditionnelles d'Afrique de l'Ouest comme la kora ou le n'goni, par la percussion qui fait partie de son jeu, par les vocalises qui étoffent sa proposition.

Fluide lorsqu'il le désire, percussif lorsqu'il le désire, sensuel, accessible, consensuel.