La foule a peut-être voulu saluer cette musique qui, pour la première fois sauf erreur, a mené un compositeur québécois aux Oscars. Ou le retour sur scène du compositeur en question, Benoît Charest, guitariste de talent dont on a bien hâte d'entendre le prochain CD en trio.

Ou peut-être applaudissait-on ce Terrible Orchestre de Belleville dont la performance nerveuse sinon électrisante nous a presque fait souhaiter qu'il y ait une deuxième partie à l'affaire. Avec Béatrice Bonifassi comme chanteuse invitée...

L'ovation venait probablement de l'ensemble de ces raisons, jeudi soir au Théâtre Jean-Duceppe, plein à craquer pour ce premier ciné-concert de l'histoire du Festival de jazz. À l'occasion du 10e anniversaire de la sortie du film de Sylvain Chomet, Benoît Charest et un ensemble de haut niveau ont interprété la musique des Triplettes de Belleville, en parfaite synchronie avec le film projeté sur grand écran.

La façon commande certainement aux musiciens une attention de tous les instants bien qu'il y ait de longs moments, au milieu du film, où la musique est quasi absente. L'action se passe à l'écran où Mme Souza, rendue en Amérique pour y retrouver son petit-fils cycliste qui a été enlevé, a fait la rencontre des triplettes, des vieilles dames pleines de ressources. Et de musique, on le voit bientôt.

Musiciens

En plus de la guitare, Charest scatte, joue de l'aspirateur en plus de rassembler les frères Doxas - Chet le saxo et Jim le batteur - pour quelques mesures enlevées sur le plancher podorythmique, au centre de la scène. Derrière, le percussionniste Pietro Emaneau change souvent de beat, travaille comme un bruiteur. Plein d'affaires à suivre tant sur scène qu'à l'écran...

Le Festival de jazz constituait la quatrième représentation de la tournée du ciné-concert des Triplettes de Belleville, un spectacle pour les publics de tous les âges, noteront sûrement les programmateurs des salles québécoises. Soixante-dix-huit minutes de musique et de cinéma. «Avec pas de rappel» parce que le film est fini.