She & Him se produira pour la première fois à Montréal mercredi à la salle Wilfrid-Pelletier. Le groupe chouchou de la planète indie suscite l'unanimité, grâce au charme de la chanteuse et actrice Zooey Deschanel et aux musiques «philspectoresques» de M. Ward. Pendant que «She» tourne la série New Girl à Los Angeles, entrevue avec «Him» de sa maison de Portland.

Elle, c'est la chanteuse Zooey Deschanel, icône de mode et actrice aussi cool que grand public. Vedette de la sitcom romantique New Girl - rôle qui lui a valu une nomination aux Golden Globes -, Deschanel a joué dans des films ou séries télé comme Weeds, Elf, (500) Days of Summer et Our Idiot Brother.

Lui, c'est M. Ward. Un musicien qui alimente depuis des années le terreau musical fertile de Portland, en Oregon. Son CV est bien garni: huit albums studio, le projet Monsters of Folk et des collaborations avec Cat Power, Neko Case, Bright Eyes et My Morning Jacket.

Ensemble, elle et lui forment She & Him. En mai dernier, le duo a lancé son troisième album (outre son «néo-classique» album de Noël), intitulé Volume 3. La démarche formelle de She & Him n'a pas changé depuis le premier chapitre: des arrangements rétro-rock et des mélodies aux étincelles pop «philspectoresques». Sauf que...

Pour la première fois, M. Ward s'est amusé avec des cuivres. «J'ai adoré l'expérience. La chanson Together est ma chanson préférée», dit-il.

Volume 3 dégage également un parfum plus mélancolique que ses prédécesseurs (la chanson Turn To White est de toute beauté). Deschanel dévoile sa voix de velours pour une reprise de Hold Me, Thrill Me, Kiss Me. Elle sort sa planche de surf sur I've Got Your Number, Son, alors que la tristounette ballade au piano London met sa voix en valeur. Matt et Zooey reprennent également en duo la pièce Baby d'Ellie Greenwich sur les cordes graves d'une guitare rockabilly.

Cette grande variété de tableaux sonores est servie par des arrangements qui élèvent le gage de qualité She&Him.

«Les chansons de Zooey représentent un équilibre parfait entre l'évocation de la mélancolie et le fait de rendre heureux. C'est un outil qui me permet, comme réalisateur, de rendre les chansons plus riches, profondes et émotionnelles», souligne M. Ward.

Dans leur démarche créative, Matt et Zooey sont au service l'un et l'autre. Lui a carte blanche dans les arrangements, mais c'est elle qui bâtit les premières fondations des chansons.

Deschanel et Ward créent de façon épistolaire. «Zooey me fait parvenir des démos avec des paroles, parfois avec un piano et un ukulélé, explique M. Ward. La voix de Zooey est classique. J'aime la mettre en valeur.»

She & Him pourrait-il un jour tomber dans l'électro ou le rap? «C'est difficile à dire. Ça dépend des chansons que Zooey va écrire», répond son complice.

Pour leur spectacle à Montréal mercredi soir à la salle Wilfrid-Pelletier, Zooey et Matt seront accompagnés de six musiciens (guitare, piano, Wurlitzer, violons) et deux choristes.

Le premier passage de She & Him à Montréal est un privilège. «Avec l'horaire de tournage de Zooey, nous allons tourner pendant cinq semaines seulement dans de petites salles. Chaque spectacle est donc spécial», dit-il.

La petite histoire

Pour la petite histoire, She & Him est né en 2006, en marge d'un plateau de cinéma. «Zooey et moi nous sommes rencontrés lors de la production d'un film, The Go-Getter. Elle faisait partie de la distribution et j'écrivais la trame sonore. Le réalisateur [Martin Hynes] nous a unis en studio pour enregistrer une chanson de Richard Thompson [When I Get to the Border]», raconte M. Ward.

«Nous avons aimé l'ambiance en studio quand nous étions ensemble, poursuit-il. Zooey m'a fait parvenir des démos. Elle est venue les enregistrer à Portland. Le premier disque est sorti et la réaction a été incroyable.»

Vrai. Rarement a-t-on vu un groupe susciter autant l'unanimité. Et pour l'anecdote, She & Him partage la même compagnie de disques qu'Arcade Fire: Merge Records.

She & Him se produit mercredi à la salle Wilfrid-Pelletier.