D'abord, il y a les noms à coucher dehors un soir de festival: The Harpoonist & the Axe Murderer, des méchants bluesmen assurément; le métaphysique Spasm Band; le Scottish National Jazz Orchestra, qui nous rappelle que les Écossais n'aiment pas que le golf et le curling; et, de la douce France, Francis et ses peintres, dont on affirme qu'ils ne font pas dans le jazz à numéros.

Autant de personnalités - et de couleurs - à découvrir dans la rue au 34e Festival international de jazz de Montréal, qui dévoilait hier sa programmation extérieure gratuite. Pour les friands de chiffres: 3000 artistes, 300 concerts, 10 scènes et «zéro cenne» pour assister à l'hommage de Lorraine Klaasen à Miriam Makeba ou découvrir Christine Salem, une perle de l'île de la Réunion.

Ou encore pour revoir des habitués dont on ne se lasse jamais. Dans le blues, par exemple: Jack de Keyzer, Steve Strongman et Bryan Lee, mais aussi des nouveaux venus à l'étiquette intrigante comme l'harmoniciste et chanteur français Nico Wayne Toussaint, qui fait dans le Chicago Blues, ou ce Jonathan Boogie Long, un Américain sur qui le programmateur blues Frédéric Lamoureux gage sa jeune carrière.

On était déjà au courant pour les «grands événements»: en ouverture, Feist, dont on sait juste qu'elle ne sait pas encore ce qu'elle fera à sa première visite au FIJM; le mardi, Wax Tailor, un Français qui apparaît comme la meilleure mise; et, en clôture, Amadou et Mariam, des voix connues.

Côté loco-local, Québécois et Montréalais sont d'à peu près partout, mais en force, dans la série Groove Bell (22h): Jai Nitai Lotus de NDG, Nomadic Massive, supergroupe polyglotte, et la jeune Krystale, qui risque de faire fondre la glace de la future patinoire de l'esplanade Clark.

Autres bonnes nouvelles: le batteur Jim Doxas dirigera les jam sessions au Hyatt (avec accès prioritaire aux détenteurs de la carte des Amis du Festival); le contrebassiste Alex Bellegarde va ouvrir la série du Balmoral, tandis que Speakeasy Electro Swing fera de même à l'open house de l'Astral, juste à côté (voir le programme complet sur montrealjazzfest.com).

Soulignons par ailleurs que le FIJM a bien hâte à son 35e anniversaire pour instituer un sixième prix qui le fera entrer une fois de plus dans le Guinness; cette année, les cinq prix existants vont à Charles Lloyd (prix Miles-Davis), Holly Cole (Ella-Fitzgerald); Alain Caron (Oscar-Peterson); Amadou et Mariam (Antonio-Carlos-Jobim); et Tommy LiPuma (Bruce-Lundvall).

Quatre anniversaires

Le 34e FIJM sera l'occasion de souligner, dans sa programmation extérieure, quatre anniversaires importants que voici:

100 ans: Muddy Waters

Pour souligner le centenaire de la naissance de ce grand du Chicago Blues, le guitariste Jean Millaire sera au centre d'un marathon blues qui verra défiler une quinzaine d'artistes, samedi soir. Comme disait l'autre, «ça va être laite»!

> Métropolis, 29 juin, à 22h

50 ans: Rolling Stones

Ceux qui n'iront pas au Centre Bell dimanche pour voir les vrais peuvent compter sur Sébastien Plante et les Porn Flakes pour rendre la vraie musique des Stones. En trois sets: blues, Exile on Main Street et classiques.

> Scène Loto-Québec, 7 juillet, à 19h, 21h et 23h

25 ans: la Petite école du jazz

«Tout peut être jazz» et la Petite école le prouve avec les top du jazz montréalais et un quatuor de chanteurs à l'avenant. Diplôme garanti, a promis hier le professeur Victor...

> Complexe Desjardins, 28 juin au 7 juillet, à 11h et 13h30

10 ans: Effendi Jazz Lab

L'étiquette montréalaise Effendi travaille avec les trois quarts des jazzmen de la ville. Huit seront sur scène pour son 10e anniversaire: Roney, Bolduc, Côté, Lozano, Doyle, Gagnon, Bédard, Ceccarelli. Montréal plein jazz!

> Scène TD, 29 juin, à 18h