Le pianiste hongrois d'origine tsigane Robi Botos a reçu samedi après-midi le 31e Grand prix de jazz du FIJM - le troisième remis sous la bannière TD.

«C'est un honneur pour moi de voir mon talent reconnu par le plus grand festival de jazz au monde», a lancé Robi Botos après avoir reçu le trophée et le chèque de 5000 $ des mains de Christine Marchildon,  présidente d'Équipe Québec de TD, le commanditaire principal du Festival. 

Le gagnant reçoit aussi une invitation au FIJM et au Festi Jazz international de Rimouski de 2013, un autre du Festival international de Jazz & Blues de Zacatecas au Mexique (2012), 50 heures d'enregistrement au studio Karisma et une proposition de licence de la maison de disques Effendi.

«Mes collègues et moi sommes d'autant plus heureux que Montréal est le berceau du grand Oscar Peterson», a ajouté le lauréat, arrivé à Toronto en 1998 où il a rencontré le monstre sacré du jazz canadien qui en a fait son protégé. Botos, lauréat du concours Great American Jazz Piano en 2008, avait joué en première partie d'Oscar Peterson (1925-2007) au dernier passage de celui-ci à Montreux.  

Par ailleurs, le prix Étoiles Galaxie pour la meilleure pièce du concours est allé à Don Scott du groupe ontarien Peripheral Vision pour Backbone. Dix formations ont pris part au concours; du Québec, les trios Jérôme Beaulieu et Emie R. Roussel, le Rachel Therrien Quintet et les quartets d'Ivan Garzon, Brahja Waldman et François Jalbert; les autres Ontariens étaient les formations d'Ernesto Cervini et de Julia Cleveland.

Le jury, présidé par le journaliste et critique américain Michael Bourne, comprenait la jazzwoman Lorraine Desmarais, Pierre-Jean Lavigne, programmeur à Galaxie, Martin Roussel du Festi Jazz de Rimouski, Alain Bédard, président et directeur artistique d'Effendi, et Vicente Rodriguez du festival de Zacatecas. 

Robi Botos (robibotos.com) et son trio - Mike Downs à la basse, Morgan Childs à la batterie - se produisent samedi à 18 h sur la grande scène TD de la Place des Festivals.

Le blues et ses joyeux campeurs

Vendredi, sur la même scène, les finissants du 7e Camp de blues du FIJM ont joué devant la plus grosse foule de l'histoire de ces concerts «d'adieu». Vincent Beaulne, directeur du Camp et leader de Blues Delight, était fier de ses ouailles qui ont su profiter à plein de cette semaine passée avec des professionnels du chant, du piano et de l'harmonica, de la guitare et de la basse, de la trompette, du sax et du trombone.

Devant la scène, le guitariste Paul Deslauriers et son fils Léo écoutaient les différents combos interpréter leur composition et un standard de blues: Mojo Working de Muddy Waters, un éternel crowd pleaser, était du nombre.

Deslauriers comptait parmi les professeurs invités du camp. Comme la chanteuse Dawn Tyler Watson qui forme avec Paul lui un des duos québécois les plus en demande à travers le monde. Et ce deuxième CD? «Probablement à l'automne», lance «le gars qui joue de la guitare avec Dawn Tyler Watson». Par ailleurs, Paul Deslauriers vient de compléter l'enregistrement d'un disque avec son ancien professeur de sitar, le Torontois Anwar Khurshid. Sortie prévue: à l'automne...

Le duo Deslauriers /Tyler Watson a fait la première partie d'Adam Cohen mercredi au Metropolis. Lundi, ils se produisent au Festival international de blues de Tremblant à 18h; le guitariste participera ensuite au traditionnel Sommet acoustique (21h) avant de terminer sa journée de plaisir avec son band au Café d'époque du Village piétonnier.

Pour ajouter à ces bonnes nouvelles, Paul Deslauriers vient d'apprendre que Léo, qui aura 9 ans cette semaine, est doté de l'oreille absolue, qui permet à ceux qui sont tombés dans la musique quand ils étaient petits d'identifier, sans référence, telle ou telle note. Le père a une bonne oreille mais pas l'oreille absolue qui, lit-on par ailleurs, se transmettrait génétiquement par le phénomène bien connu de la dominance autosomale récessive à faible pénétrance. Yeah!