Première bonne nouvelle: «le plus grand festival de musique au monde» a bouclé son budget de 30 millions de dollars grâce, notamment, à plus de 5 millions de revenus de billetterie, ce qui se traduit par un taux d'occupation des salles de 85%.

Le 32e Festival international de jazz de Montréal, dont la direction a livré hier le bilan, a aussi établi des records dans les forfaits touristiques, à la galerie d'art George-Émile Lapalme de la Place des Arts, où les Triplettes de Montréal de Diane Dufresne ont fait un malheur, et au Salon de la guitare, où les luthiers ont vendu plus de 200 instruments haut de gamme.

Plus prosaïquement, les ventes de bière, qui ont tendance à suivre le mercure, ont fait du dernier week-end - avec le congé américain du 4 juillet - un moment «historique». Rappelons que la moitié du budget vient des commandites et subventions et l'autre, des revenus autonomes.

«Mais le Festival reste d'abord un succès musical», a lancé Alain Simard, président du FIJM et de l'Équipe Spectra qui le produit, avant de livrer sa liste de «coups de coeur» à laquelle sont venus ajouter, pendant plus de 40 minutes, ses collègues André Ménard, directeur artistique, Laurent Saulnier et Caroline Johnson, respectivement VP et directrice de la programmation.

La liste d'André Ménard commençait bien sûr par les deux spectacles de Prince au Métropolis - «il a lancé le Festival sur les chapeaux de roues» - et les récitals de Diana Krall qui, rassurée sur sa capacité d'occuper seule la scène, considère une tournée mondiale en solo.

Autres prestations qui ont touché les coeurs: celle des jeunes Rom serbes de GRUBB, du duo Richard Galliano/Gonzalo Rubalcaba, de la contrebassiste et chanteuse Esperanza Spalding et des Montréalais Clara Furey et DJ Champion.

Jacques-André Dupont, VP marketing du FIJM, a souligné pour sa part «l'achalandage monstre» des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook en rapport avec le festival et le succès des nouvelles applications idoines pour iPhone et BlackBerry.

«Nous allons continuer de nous concentrer sur la dimension sonore, dira pour sa part Laurent Saulnier qui est aussi responsable de la production. Nous avons fait d'immenses progrès, mais il y a encore place à l'amélioration. Nous cherchons aussi une façon de ramener les jam sessions en fin de soirée.»

Une autre «priorité» concerne le système d'alarme contre l'incendie de la Maison du Festival, qui s'est déclenché lundi soir, peu après minuit, causant l'évacuation de L'Astral, bondé, et du Bistro Balmoral. La fumée de gaz carbonique, utilisée pour l'ambiance, serait à l'origine de cette fausse alarme, la deuxième en six mois.

Coïncidant avec le 100e anniversaire de l'édifice Blumenthal, la Maison du Festival inaugurera le 16 septembre le Musée du Festival, tandis que la Médiathèque La Presse rendra disponible au public une partie (livres et magazines) des archives personnelles du journaliste Len Dobbin, mort pendant le festival de 2009.

Fort de son nouveau permis de bar - qui permet aux clients de consommer de l'alcool sans manger -, le Balmoral se transformera aussi en bar de jazz, ce qui constitue un important défi de programmation pour l'équipe du Festival qui doit tenir compte de multiples considérations, dont une marge d'erreur aussi large que les noires d'un piano.