Depuis quelques années, il a collaboré avec de nombreux réalisateurs branchés. Il a repris une chanson d'Amadou et Mariam comme il a échantillonné Coldplay. Originaire de Brooklyn, Theophilus London vient de la nouvelle école du rap qui transcende le genre pour l'amener ailleurs. Avec Timez Are Weird These Day, qui sortira le 19 juillet, il reste peu de temps avant que le génie du jeune bidouilleur de 22 ans soit révélé au grand jour.

Theophilus London se produit ce soir au Festival de jazz. Son nouveau disque s'annonce comme une bombe et pourrait faire de lui le prochain Kanye West. «Je suis content que l'album sorte. La pression est tombée. Je sens l'excitation autour de l'album, dit-il. Maintenant, mon travail est de le vendre.»

Le jeune musicien de Brooklyn n'y va pas de fausse modestie: une partie de son nouveau matériel ne ressemble à rien de ce qui a déjà été fait. Il sait que Timez Are Weird These Day va frapper fort et il est prêt. «Je suis prêt pour la pop, pour la radio. Je suis prêt à être performant tous les jours et tous les soirs... Je veux bâtir quelque chose avec les jeunes. Je n'ai pas travaillé aussi fort pour rester un artiste underground. Je veux que mon truc explose (blow up).»

Depuis quelques années, Theophilus London s'est fait surtout remarquer dans les circuits indépendants. Nombreux sont ceux qui ont tenu à collaborer avec lui, que ce soit Mark Ronson, Damon Albarn, Ellie Goulding ou Solange Knowles. «Collaborer est un truc unique. Je rencontre quelqu'un, c'est comme le début d'une amitié. Je travaille créativement avec cette personne sur quelque chose qui est vraie pour elle comme pour moi. C'est quelque chose qui n'a rien à voir avec l'argent, ou avec qui je suis», dit-il.

La musique vient avant le texte pour Theophilus London, mais ensuite, il la colle naturellement à l'une des nombreuses histoires qui «sont toujours dans sa tête». «Je n'écris jamais de musique quand je suis en tournée, mais je note beaucoup de pensées.»

Theophilus London n'est pas un maniaque de studio. Ses chansons prennent racine alors qu'il gratte sa guitare ou joue du piano. Fait intéressant pour un enfant du rap: la mélodie vient avant le rythme.

Theophilus London cite parmi ses influences Michael Jackson et Prince, mais aussi Kraftwerk et The Smiths. Le jeune homme de 22 ans est de la nouvelle école du rap qui entremêle les genres, que ce soit la pop, l'électro, le funk, le soul, etc.

«Il y a des gens qui ont brisé le moule et changer le système», explique celui qui a repris une chanson d'Amadou et Mariam, échantillonné Talk de Coldplay, et qui chante en duo avec Holly Miranda et Sara Quin (Tega and Sara) sur son nouvel album.

En plus de plusieurs mixtapes, Theophilus London a sorti jusqu'à présent un album, This Charming Man, en 2009, et le EP Lovers Holiday, en mars dernier. «Pour chaque album, j'explique dans un gros paragraphe le son que je veux avoir et je demande aux réalisateurs avec qui je travaille de le suivre», explique-t-il.

- Quel était le paragraphe pour Timez Are Weird These Day?

«Je voulais un album de gars, de filles et de sexe, dit-il. Je voulais de grosses mélodies pop, de nouveaux sons, fusionner la pop avec du lo-fi...»

Theophilus London a collaboré avec plusieurs réalisateurs: John Hill («j'aime ce qu'il a fait sur l'album de Santigold»), David Sitek (membre de TV on the Radio), Jokke (Teddybears) et Ariel Rechstshaid (We Are Scientists). «C'était super de travailler avec ces gars-là», conclut-il.

Non seulement la musique du jeune prodige rafraîchit - voire révolutionne - son époque, Theophilus London a un look d'enfer avec son chapeau, ses complets, ses colliers en or et ses bottes de cuir.

Kanye West a de la relève... et de la compétition!

Theophilus London est en spectacle ce soir au Club Soda, à 23h.