Elle a participé au spectacle hommage à Serge Gainsbourg pendant les FrancoFolies. Clara Furey est aussi dans la programmation du Festival de jazz en tant que tête d'affiche. L'artiste multidisciplinaire qui donne dans la danse, la musique, le théâtre et le cinéma répond à nos questions.

Est-ce que vous reprenez la soirée «carte blanche» que vous aviez faite au Quat'Sous, l'automne dernier?

On m'a proposé de faire un show au jazz à la suite de Carte blanche, mais ce n'est pas le même show. J'ai un batteur en plus, qui est Éloi Betholet. Sinon, j'ai les trois même musiciens qu'au Quat'Sous: Owen Chapmas, Jasmine Bee Jee et Tomas Furey. Au lieu de ne jouer que du piano, je joue du synthé. Ce qui était juste piano-voix devient un mélange d'électro et d'acoustique [...] J'ai gardé cinq ou six chansons... sinon, c'est du nouveau stock.

C'est un spectacle essentiellement musical?

Oui, je suis pluridisciplinaire et j'aime tout ce qui est du théâtre, mais je profite du fait que je sois au Festival de jazz pour mettre la loupe sur la musique que je veux véhiculer. C'est vraiment un concert.

Vous avez participé au spectacle hommage à Gainsbourg pendant les FrancoFolies. Vous appréciez l'expérience des spectacles-concepts en groupe?

J'adore. D'abord, cela te fait connaître un répertoire. C'est un trip d'être avec d'autres musiciens et d'autres chanteuses, car en musique, j'ai passé le plus net de mon temps seule au piano. De rencontrer d'autres musiciens, c'est nourrissant pour sa propre musique. En plus, c'est intéressant car je n'étais pas une fan de Gainsbourg [...] donc cet hommage m'a fait plonger dans son répertoire. Au début, j'avais de la misère à l'idée de trouver 6 chansons qui m'intéressent, mais là, il y en aurait 20 autres que je voudrais chanter.

Quel(s) style(s) de musique écoutez-vous?

J'ai besoin d'écouter tous les styles de musique... Ma préférée au monde est Nina Simone. Je suis aussi une grande fan de Björk et de Tricky. J'aime beaucoup le hip-hop américain et français: Sexion D'assaut, Fonky Family, IAM, Wu-Tang... En ce moment, je suis à fond dans James Blake. J'aime le dubstep, le dancehall...

On dit toujours de Clara Furey qu'elle est une artiste intense. Est-ce un état normal pour vous ou un mal nécessaire pour créer?

C'est vrai que je le suis dans la vie. Pour moi, être sur scène ou créer, c'est se libérer d'un trop-plein qu'on a. Je suis juste plus relax après dans ma vie... En mettant l'intensité dans son art, tout peut être décuplé: la beauté, la laideur. Je m'en sers énormément, c'est comme une religion.

Clara Furey rêve de quel projet artistique?

Je vis pas mal sans regret. Quand j'ai un rêve, I make it happen. Juste de diriger un spectacle au jazz avec des musiciens que j'adore, cela est un rêve. Tu m'aurais dit cela il y a un an et je ne t'aurais pas cru. Travailler avec le chorégraphe Benoît Lachambre est un rêve, et ça se passe. Quand je fais des rencontres artistiques importantes, je rêve de collaborer avec eux. J'ai rencontré Céline Bonnier. Cela été un coup de coeur artistique comme dans la vie [...]. Je suis très satisfaite des artistes qui sont autour de moi. Je suis très heureuse.

Clara Furey sera en spectacle ce soir et demain, à 20h, au Musée d'art contemporain (MAC). Elle reprendra l'an prochain au FTA le spectacle de danse qu'elle a préparé avec le chorégraphe Benoît Lachambre, Chutes incandescentes, qui avait été annulé en raison d'une blessure. En octobre, elle présentera aussi au théâtre La Chapelle un spectacle de «performance» avec Céline Bonnier intitulé Hello... How are you?.