«Des foules conquises, des musiciens comblés, des journalistes admiratifs...» Alain Simard, président-fondateur du Festival international de jazz de Montréal et champion toutes catégories de la forme superlative, a livré hier le bilan de ce 31e Festival. En trois mots: «Une superbe édition!»

Grâce à une subvention non récurrente de 3 millions d'Industrie Canada, le FIJM a pu profiter cette année d'un budget record de 31 millions; ainsi, cette subvention spéciale a permis l'organisation de cette parade du Mardi gras - qui a coûté à elle seule 1 million -, première partie de cette grande soirée de clôture Nouvelle-Orléans. Le Brian Setzer Orchestra avait énergiquement ouvert le festival le 25 juin, «on dirait que c'est il y a un an», a souri André Ménard... Il s'est effectivement joué beaucoup de musique depuis. Et surtout de la bonne, entendait-on hier.

L'objectif de la billetterie a été atteint et ces 4,25 millions de revenus représentent un taux d'occupation autour de 75% pour les quelque 150 spectacles présentés dans les 12 salles du Festival. Par ailleurs, a souligné le vp marketing Jacques-André Dupont, la nouvelle stratégie numérique a permis au FIJM de se maintenir dans le top 100 mondial des applications iPhone/BlackBerry tout en restant pendant toute la durée de l'événement dans les cinq applications les plus souvent consultées au Canada. L'autre bébé du promoteur Dupont, le Salon de la guitare, a attiré 6000 visiteurs payants et vu l'affluence à ses concerts augmenter du tiers par rapport à 2009.

Le chantier

Par ailleurs, l'immense chantier de la rue Sainte-Catherine et de l'Adresse symphonique, bien qu'ayant causé quelques sérieux détours et bouchons piétonniers, «n'a pas trop dérangé», a indiqué Laurent Saulnier, placide vp Programmation qui n'en dira pas moins avoir analysé «2896» plans du site avant de trouver le bon...

Répondant à une question de La Presse, le directeur artistique André Ménard a défendu le choix de Lionel Richie pour le spectacle d'ouverture. «Katie Melua a ouvert il y a deux ans...» a dit Ménard, soulignant que le Festival devait aussi se plier à «la réalité du booking» c'est-à-dire la disponibilité de tel artiste, un tel soir. Alain Simard rappelle quant à lui que la soirée d'ouverture - très «Vegas» cette année - s'adresse principalement aux politiciens et commanditaires et à leurs invités, «pas tous des connaisseurs de jazz».

Les services de sécurité, de leur côté, n'ont eu à déplorer aucun incident grave, à l'exception d'un festivalier qui a été victime d'un arrêt cardiaque durant le spectacle d'Emir Kusturica, lundi; grâce à l'intervention rapide des premiers répondants, la personne a pu être réanimée. Bonhomme Carnaval, lui, s'est effondré sous la chaleur pendant la parade de mardi où il apparaissait dans son traditionnel habit de neige, un peu chaud pour la circonstance. Le Carnaval de Québec, vieux spécialiste de la chose, était partenaire de la parade du Mardi gras. Bonhomme est hors de danger. Ce qui fera taire les rumeurs de quelque complot «montréaliste» contre le symbole hivernal de la capitale nationale... Finalement, le Festival de jazz a le plaisir d'annoncer la naissance d'un troisième bébé sur son site; la mère et l'enfant se portent bien. Alain Simard aussi.

10 jours en 2011

L'an prochain, le 32e Festival de jazz reviendra à sa durée habituelle de 10 jours, avec un budget idoine, réduit d'au moins 3 millions (la subvention non récurrente d'Industrie Canada). Le Jazz, selon la nouvelle formule festivalière, suivra les FrancoFolies (9-18 juin) et se tiendra du samedi 25 juin au lundi 4 juillet.

On ne sait pas encore qui sera la vedette du «gala d'ouverture» mais on disait hier que Steve Miller et Boz Scaggs s'étaient portés volontaires pour revenir au Festival en formule jazz. Quant à Dave Brubeck, il a exprimé le désir de revenir une dernière fois «pour passer le flambeau à ses fils». Comme ça va bien! Déjà trois concerts de jazz d'arrangés...