Les deux meilleures minutes

Attrapées quelque part entre la première et la 150e minute du second volet du Marathon Masada de John Zorn et ses acolytes, au Théâtre Maisonneuve.

Les deux pires minutes

Les blagues poches de Smokey Robinson, deux pires minutes coincées dans une des pires heures et demie du festival.

La révélation/un artiste à réinviter

Ahmad Jamal; il faut profiter du légendaire pianiste pendant qu'il en est encore temps. Malgré la forme exemplaire qu'il affichait au jour de son 80e anniversaire, on ne sait jamais...

La fausse bonne idée

Demander à Lionel Richie de présenter le concert d'ouverture du 31e FIJM. Pire fausse bonne idée que de présenter la performance de Zorn-Reed-Anderson à Wilfrid-Pelletier.

La vraie bonne idée

Le Masada Marathon de John Zorn; le Mardi gras en clĂ´ture.

En résumé

Il n'est pas simple de suivre un 30e anniversaire aussi faste que celui de l'an dernier. Le site du festival n'était pas moins sinistré que pendant les Francos. Le spectacle de Lionel Richie, en guise d'ouverture, a mis en lumière toutes ces autres tournées «nostalgiques» qui ont poivré la programmation du festival. On se souviendra d'un 31e festival gentil, mais sans grande révélation. Ce qui n'exclut pas les bons flashs et moments d'allégresse, en salle comme à l'extérieur. Le choix est si vaste, il faut être pointilleux pour ne pas trouver son pied chez un Brian Setzer, un Orchestre Septentrional d'Haïti, un Omar Souleyman ou The Roots. Les bons coups: le Marathon Masada. Une série flamenco qui a vraisemblablement été à la hauteur des attentes. Des pianistes exceptionnels bien salués par le public montréalais: Ahmad Jamal, Robert Glasper, Tord Gustavsen. Reste qu'on a la vague impression qu'en voulant satisfaire le public boomer à coups de Moody Blues et autres Boz Scaggs, on en vient à négliger la relève musicale et festivalière. Peut-être à cause de têtes d'affiche qui n'ont pas fonctionné tel qu'espéré (les soirées Ninja Tune, Plants&Animals). Les jeunes, on les a cherchés, tard le soir surtout, dans la série Les Nuits du Club Soda. Autrefois le point de chute du festivalier tenace, le Soda a connu des nuits en dents de scie, une tendance qui perdure depuis deux ou trois ans. Au moins, on a réussi le pari de faire de l'Astral un lieu rassembleur pour le petit dernier verre...