Le Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie, connaît des difficultés financières. Ayant accumulé un déficit de près de 250 000 $, l'organisme qui le chapeaute doit revoir ses façons de faire afin «d'arrêter l'hémorragie et revenir au positif».

En entrevue avec La Presse, le directeur artistique de l'événement, Alan Côté, explique qu'une baisse de l'achalandage touristique il y a quelques années, combinée à une diminution des subventions et des revenus à la billetterie, a fragilisé son organisation.

«Au plus haut de notre déficit, on avait le couteau sur la gorge. [...] Dans notre village de 142 personnes, mon budget tourne autour de 1,5 million, ce qui est huit fois plus élevé que le budget de la municipalité», illustre-t-il.

Bien plus qu'un festival de musique, qui attire chaque année 14 000 visiteurs à la fin du mois de juin, l'organisme Village en chanson de Petite-Vallée coordonne aussi un théâtre, un camp musical et des spectacles offerts en tournée dans les écoles de la région.

«C'est certain que [ce dernier volet] contribue aussi à nos défis financiers. En 16 ans, sur un rayon de 100 km, on a perdu le tiers de la population. [...] Quand j'ai commencé à faire des spectacles dans les écoles, j'avais 1000 élèves pour cinq [établissements scolaires]. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 200», explique M. Côté.

À la rescousse d'un moteur économique

Afin de soutenir le festival, qui permet chaque année à des jeunes artistes de briller sur scène, Louis-Jean Cormier, Les soeurs Boulay, Marie-Pierre Arthur, Vincent Vallières et d'autres auteurs-compositeurs-interprètes donneront un concert-bénéfice au Club Soda, à Montréal, le 17 septembre prochain. Alan Côté espère amasser pour l'occasion plus de 20 000 $.

«Nous devons éponger notre déficit pour assurer la survie et le positionnement [de l'organisme] sur le long terme. On est là depuis 34 ans et on ne veut pas baisser les bras», déclare le directeur artistique, qui se donne cinq ans pour éliminer ses dettes.

«Nous ne sommes pas qu'une fête populaire: on est une entreprise d'économie sociale importante pour la région.»

«Au niveau économique, ça fait dur par ici. L'été, j'ai pas loin de 40 employés. Ça crée une rétention au niveau des jeunes. Si notre organisme [devait fermer boutique], ça ne serait peut-être pas la mort du village, mais pas loin. Nous jouons un rôle vital», ajoute M. Côté.